Assemblée nationale Les membres de la Commission développement rural et environnement visitent des infrastructures d’élevage et des sites de récupération de terres
Les membres de la Commission développement rural et environnement de l'Assemblée nationale ont effectué vendredi dernier une série de visites sur les sites relevant du secteur du développement rural à savoir, la station de l'élevage de Kikissoye et le site de récupération de terre de Bougoum. Cette visite entre dans le cadre du contrôle de l'action gouvernementale. La visite est conduite par le président de ladite commission, le député Maman Rabiou Maïna accompagné des membres de la commission et des directeurs régionaux du secteur de l'agriculture, de l'élevage et de l'environnement de la région de Niamey.
La première étape de cette de visite a commencé par la station de l'élevage de Kirkissoye dans le 5ème arrondissement de Niamey à la rive droite. Les parlementaires sont allés constater de visu la situation de la station et son fonctionnement qui laisse à désirer. En effet cette station d'élevage créée depuis 1966 sur l'emplacement du périmètre rizicole de Kirkissoye d'une superficie totale de 40 hectares est confrontée à des véritables menaces foncières de la part des propriétaires terriens. L'objectif de ce site est de servir de centre de recherche appliquée en matière de production fourragère, d'étude du potentiel génétique de la race Azawak et d'autres, de vulgarisation des méthodes culturales et d'élevage en vue de la constitution d'élevages fermiers pour l'approvisionnement en lait de la laitière de Niamey. Aujourd'hui, moins d'un hectare est exploité sur les treize qui restent pour la station à cause de manque de financement et de remise en cause perpétuelle du statut foncier de la station. « Ce site répond aux objectifs de l'initiative 3N et il a besoin d'une restructuration. Nous demandons au gouvernement de tout mettre en œuvre pour que cette station soit
réhabilitée parce que les exploitants sont bien engagés à travailler», a dit honorable Maman Rabiou Maïna.
La deuxième étape de la visite a concerné le site de récupération de terre du plateau de Bougoum sur la route de Torodi. Il faut souligner que, la dégradation observée au niveau de ce plateau est principalement liée au rythme élevé d'exploitation du bois. Ces plateaux, dénudés de leur couverture végétale, constituent des lieux de départ de l'érosion et de koris qui viennent menacer les champs aux alentours, et contribuent à ensabler le fleuve Niger. Selon les responsables de l'environnement, à ce problème de déforestation, viennent s'ajouter les spéculations foncières et les lotissements incontrôlés. Ainsi, autour de Niamey, il n'est plus rare de voir une terre restaurée et/ou reboisée à grands frais faire l'objet de lotissements en violation des textes en vigueur. «Ce problème a d'ailleurs conduit mon département
ministériel à diligenter une mission en 2013 pour faire la situation des terres récupérées loties sur les territoires du
Département de Kollo et des Arrondissements Communaux de Niamey», a dit le colonel des Eaux et Forêts M. Ibrahim Alou Liman.
Le directeur régional de l'environnement de Niamey fait les constats suivants : sur 1.168 ha de surfaces récupérées en banquettes sur les plateaux entourant la ville de Niamey, 582 ha soit 50 % sont lotis ; 517 ha soit 44 % autres font l'objet de spéculation foncière (vente de terres par les coutumiers). Quant au plateau de Toullouaré sur la route de Torodi, il fait l'objet de lotissement autorisé sur 170 ha. Plusieurs autres cités et propriétés privées furent observées sur les lieux. Il a aussi ajouté que même la forêt de Guesselbodi classée en 1948 souffre de sa proximité de la ville de Niamey. A l'issue de la visite, le président de la commission développement rural et environnement de l'Assemblée nationale s'est dit très inquiet de la situation foncière aux alentours de la ville de Niamey. « Il faut que le gouvernement prenne des dispositions pour récupérer les terres de l'Etat que les promoteurs privés s'accaparent. On doit définitivement trouver une solution. Si non, on arrivera à un moment où les générations futures n'auront aucun espace public pour s'épanouir», a conclu honorable Maman Rabiou Maïna.