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Succession de Moussa Moumouni Djermakoye à l’ANDP Zaman Lahiya : Le déchirement prend des allures tragiques et le cinéma doit s’arrêter comme ça

Publié le mercredi 15 aout 2018  |  Le Canard en Furie
Déclaration
© Le Sahel par DR
Déclaration ANDP Zaman Lahiya : Les présidents régionaux réitèrent leur soutien au président intérimaire du parti et réaffirment leur appartenance à la MRN
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Rien ne va plus à l’ANDP Zaman Lahiye, le parti de feu Moumouni Adamou Djermakoye. Laissé précocement en jachè- res par feu Moussa Moumouni Djermakoye, décédé il y a un an, le parti du consensus national est actuellement en train de battre de l’aile, tiraillé par plusieurs courants d’influence dont les ficelles seraient discrètement tirées par le PndsTareyya. D’un côté, Moussa Barazé et Dan dijé ; d’un autre, Mounkaïla Issa, l’ancien général de gendarmerie à la retraite et Salifou Maïyaki. Entre ces deux blocs intransigeants se trouve celui d’Ali Seyni Gado, un militant de la première heure et compagnon d’infortune du père fondateur. La quête d’un président pour le parti devient de plus en plus l’affaire d’un déchirement fraternel, voire un drame qui ruine, patiemment mais résolument, ce qui reste de l’ANDP Zman Lahiya. Avant-hier, samedi 4 août 2018, deux gros. pontes, en l’occurrence Dan Dijé et Kio Samdé, en sont arrivés aux mains et n’eût été la prompte intervention des autres, la réunion du bureau politique nationale aurait été ponctuée d’un drame. Ce n’est pas d’ailleurs la première fois qu’un incident de ce genre survient lors d’une réunion au siège national du parti depuis la mort de Moussa Djermakoye. Une autre altercation physique s’est soldée par des blessures et des arrestations de jeunes loubards recrutés par une aile décidée, ce jour-là, à saborder l’évolution des choses en perturbant la réunion programmée. Les deux ailes qui se font la guéguerre sont pratiquement à couteaux tranchés, chacune pensant bénéficier du soutien du Président Issoufou qui, murmure-t-on, déciderait, en dernier lieu, qui, des trois candidats, serait président de l’ANDP. Pour le moment, les té- nors s’entredéchirent ne semble vouloir faire le moindre cadeau à l’adversaire. En attendant que le choix de Mahamadou Issoufou se fasse plus clair pour que finissent les empoignades dramatiques !

Le pire dans cette bataille politique qui n’est plus fraternelle, c’est que, aucune des deux ailles extrémistes n’a véritablement à cœur la dynamisation de ce parti qui a progressivement sombré à cause de certaines compromissions graves. Aussi bien l’aile de Mounkaïla IssaSalifou Maïyaki que celle de Moussa Barazé-Dan Dijé, n’a qu’un projet : être celui qui va offrir l’ANDP en agneau de sacrifice à Mahamadou Issoufou et être dans ses bonnes grâces. Aucun projet politique ! La lutte se limite à cela, pas plus. La pré- sidence du CESOC, vacante depuis le décès de Moussa Moumouni Djermakoye, est une des primes réservées à celui qui serait pratiquement nommé, La célébration du 3 août 1960, date de l’accession de l’indépendance du Niger à la souveraineté internationale, a tourné à la tragédie nationale, à Maradi, où la couleur rose du Pnds Tareyya a supplanté celles du drapeau national. L’image, qui a fait le tour du monde à travers les réseaux sociaux, a choqué plus d’un. Les autorités nationales, à commencer par le Président Issoufou et son Haut repré- sentant, qui ont fait le déplacement, ont été accueillis, non pas avec des drapeaux nigériens, mais avec des pancartes roses sur lesquelles il était inscrit le slogan de campagne du premier. Une gifle retentissante à la Ré- publique qui sombre ainsi, progressivement, dans les méanCélébration du 3 août 1960 De la fête de la République à celle du Pnds Tareyya dres d’un pouvoir personnalisé et totalitaire. Le fait n’est pas banal, il est même très grave. Il survient à un moment où, la veille, de façon solennelle, le Président Issoufou a parlé d’institutions fortes. Il ne croit sans doute pas à ce qu’il dit. Très nombreux à exprimer leur amertume, les Nigériens ont abondamment parlé de fête du PndsTareyya et non du Niger. Si des partis politiques alliés, à l’image du MnsdNassara, qui ne ratait aucune occasion à l’époque pour exprimer sa démarcation d’avec les autres par son respect scrupuleux du Niger et de la République, ont bien accepté cette mascarade insultante, c’est qu’ils sont tombés bien bas, incapables de s’offusquer devant les choses les plus graves. Ce 3 août 1960, les Nigériens ont noté que le régime est passé de la célébration de la République à une fête partisane, sous les acclamations des leaders de partis alliés au Pnds. Il y a assurément de quoi être choqué en voyant un Seïni Oumarou, dans ses grands boubous amidonnés, aux côtés d’un Issoufou Mahamadou, accueilli à Maradi, non pas en tant que président de la République, mais en qualité de patron véritable du Pnds Tareyya. Cette scène insolite, faite de rose et de slogans politiques, lors d’une fête nationale, a conduit certains à dire que dans peu de temps, la carte du Pnds risque de remplacer la carte nationale d’identité. L’hypothèse n’est pas du tout saugrenue, la Poste nigérienne ayant édité à l’occasion du 3 août des timbres à l’effigie de Mahamadou Issoufou, le grand timonier national. A.DOUDOU dans ces conditions, président de l’ANDP.

En les laissant s’entredéchirer avant de siffler la fin de la ré- création, Mahamadou Issoufou exprime ainsi sa prééminence sur ce parti. Et lorsqu’il aura sifflé la fin de la récréation, tous ceux qui s’agitent dans ces deux ailles lui feront la révérence de s’aligner. Mounkaïla Issa et Salifou Maïyaki oseront-ils se rebeller et continuer la bataille lorsqu’ils auront la certitude que Mahamadou Issoufou a jeté son dévolu sur Moussa Barazé et Dan Dijé ? Ces derniers refuseront-ils de se mettre dans les rangs et de continuer à servir la grandeur du Pnds parce que Mahamadou Issoufou aurait accordé ses faveurs à l’ancien gé- néral de gendarmerie ? Le dé- chirement actuel à l’ANDP n’a ni sa raison d’être ni aucune espèce de valeur. Le cinéma doit s’arrêter. Impérativement !

A.DOUDOU
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