Alliance ARDR : Plusieurs partis déclarés non partants #aNiamey

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Alliance ARDR : Plusieurs partis déclarés non partants

Publié le lundi 21 octobre 2013 | La Roue de l’Histoire

© AFP par Boureima hama
Cérémonie de signature du pacte politique de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR)
Samedi 05 octobre 2013. le Président du parti Mahamane Ousmane s`adresse à ses compatriotes

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Activités des partis politiques 2013

Alors que son président Mahamane Ousmane parle de la démocratie, de la réconciliation et de toutes ces choses utiles à la République, voila que l’alliance ARDR vient d’essuyer un premier camouflet. Et de taille ! Trois des partis politiques membres de l’alliance viennent de jeter l’éponge et indiquent n’avoir pas participé aux consultations qui ont débouché samedi 5 Octobre dernier à la création de l’ARDR.

Ça fait désordre dans les rangs des principaux partis membres de cette nouvelle alliance des partis de l’opposition qui parlent de construction d’une vraie démocratie. Les trois partis dont le PUND SALAMA de Agoli Dawel et le RNDC BIL ADAM de l’ancien ministre de la Justice de Tandja, Garba Lompo, tous anciens membres de l’ARN ont été reversés dans l’ARDR alors qu’ils n’ont pas été consultés dans toutes les phases qui ont précédé la transformation de l’ARN à l’ARDR. L’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République devait revoir sa copie. Mise sur pied samedi 5 Octobre 2013, l’ARDR n’a point été le fruit d’un consensus démocratique suffisamment débattu par les principaux participants. Les consultations larges qui avaient été annoncées ne sont visiblement pas descendues au niveau de tous les partis membres de l’ancienne ARN et qui devaient être par la suite membres de la nouvelle coalition de l’opposition.

Les débats étaient tronqués et se sont limités aux trois principaux artisans de la nouvelle alliance à savoir Hama Amadou du MODEN LUMANA, Seini Oumarou du MNSD et Mahamane Ousmane de la CDS. Durant de longs mois qu’a duré le processus de mutation, les discussions étaient essentiellement menées entre le trio Hama, Ousmane et Seini, même si quelques responsables politiques étaient associés comme agents de liaisons. C’est le cas notamment de Ali Sabo du MNSD ou Ousseini Salatou du parti RND LABIZE et porte-parole de l’ancienne ARN, qui devait être probablement reconduit à ce poste au sein de la nouvelle ARDR. Parent de l’épouse de Seini Oumarou, Ousseïni Salatou est en effet un homme de sérail, il jouit de la confiance du Chef de file de l’opposition. Même si les mauvaises langues indiquent plutôt que c’est elle qui l’a imposé à ce poste pour garder un oeil sur tout ce qui se passe au sein de l’ARN.

Dame de fer comme on l’appelle dans l’entourage du MNSD, l’épouse de l’ancien premier ministre de Tandja est en effet très engagée en politique, et à tord ou à raison, on associe son nom dans beaucoup de décisions prises par le président du MNSD Seini Oumarou, notamment sur sa marche arrière sur le gouvernement d’union nationale. De leur côté, c’est directement que Mahamane Ousmane du CDS et Hama Amadou avaient géré les discussions sans associer une personnalité de leur formation politique. Avec un profil nettement plus politique que Seini Oumarou et aussi plus manoeuvriers, Mahamane Ousmane et Hama Amadou étaient très probablement dans cette option qui consiste à finaliser les grands contours de la nouvelle coalition avant d’embarquer les partis. Mais ce choix risqué pourrait avoir des revers et conduire à la rébellion des membres. Et c’est cette rébellion qui est sans doute entrain de se produire à l’intérieur de l’ARDR, quelques jours seulement après sa création. L’alliance pour la démocratie avait été un mirage pour beaucoup de chefs de petites formations politiques tenus à l’écart des négociations entre grands partis.

Mais là aussi il faut faire une nuance. Ce qui se passe entre Mahamane ousmane, Hama Amadou et Seini Oumarou, n’est pas forcement ce qui se passe au sein de la CDS, du MODEN LUMANA et du MNSD. Là aussi les choses n’ont pas fonctionné normalement, et il y a des variantes propres à chacun des trois partis à savoir le MNSD, le MODEN LUMANA et la CDS. Le MNSD de Seini Oumarou est le seul parti qui a marqué un début de respect de la procédure démocratique. Et cela jusqu’à ce que les partisans du maintien du statu quo au sein de l’ARN, majoritaires dans l’organe de la direction du parti, affichent leur ferme intention de s’opposer à la refonte de l’ARDR sous la pression de Hama Amadou. Par la suite, Seini Oumarou va reculer, il trouvera un raccourci en dressant une liste de nouveaux membres de bureau du MNSD et s’assure une majorité favorable à l’ARDR. C’est le seul parti qui a sorti un résultat de consultation sur l’ARDR, même si la liste de Seini fait l’objet d’un contentieux judiciaire.

Le résultat des consultations Lumana ressemble au vote soviétique, tous ont voté dans le sens de la volonté du président du parti Hama Amadou. Des responsables comme Ladan Tchiana, Mano Agali ou Salah Habi n’ont pas pris part aux réunions du parti depuis qu’ils ont rejeté les consignes de Hama à se retirer du gouvernement. A la CDS, c’est presque une tradition, jamais une décision importante du parti n’a fait l’objet d’un vote. Les discussions même quand elles sont ouvertes dans le parti n’ont jamais été sanctionnées par une décision approuvée par les membres de la direction. Depuis 1999, la CDS a traversé différentes vagues de schismes et qui sont tous intervenus sur des décisions unilatérales de Mahamane Ousmane. Le dernier clash a été cette affaire de «oui» ou «non» pour la CFDR qui a conduit le camp CFDR de la CDS de Abdou Labo à la sécession.

L’ARDR, pour faire bonne conscience.

Il y a une bonne théorisation de la chose politique dans le projet de l’ARDR. Avec des éléments solides comme la Réconciliation, la Démocratie et la République, il faut dire que le menu des discussions qui doivent regrouper les cadres des partis de l’opposition est fort relevé. Mais ce qui est sûr, c’est que jusque-là on fait dans la théorie ou dans l’incantation. L’allusion à ces fondamentaux que sont la réconciliation, la démocratie et la République a bien sûr un bon effet d’annonce. Et cela permet juste à Mahamane Ousmane, Hama Amadou et Seini Oumarou de se faire bonne conscience face à la situation qu’ils ont créée dans leurs formations politiques. Il n’est guère évident que l’ARDR aille au-delà de cette manipulation des concepts. Le faut départ dans la création de l’alliance en est déjà une preuve. Lorsque plusieurs formations politiques s’insurgent et annoncent qu’il n’y a pas de consultations et qu’elles ont été embarquées comme ça dans une alliance, c’est qu’ont loin des bases de la démocratie. Ensuite, il faut regarder ce qu’il y a à l’intérieur de l’ARDR.

Les seuls vrais membres authentiques de cette alliance, ce sont ces petites formations comme PDP ANNOUR, PCP CHAWARA, RDN LABIZE, qui présentent une relative homogénéité et qui sont complètement ARDR. Mais les figures de proue, les trois grands partis de cette alliance ont tous un exemplaire en dehors de l’ARDR. La CDS, le MODEN LUMANA et le MNSD sont tous des volcans en activité au sein de l’alliance de la réconciliation. Ce que Hama Amadou, Mahamane Ousmane ou Seini Oumarou ont amené dans l’alliance, ce sont des fragments de partis sortis des terribles tumultes et déchirures sur des décisions contestées. Aucun de ces partis de Hama, de Ousmane ou de Seini ne peut aujourd’hui oser convoquer un congrès ou des primaires de son parti pour dresser une liste de candidats si d’aventure il fallait faire face à des élections. Il y a là un joli sujet de méditation pour les Hama, Ousmane et Seini. Et ça devait aussi tourner autour de la démocratie et des consultations pour réaliser un large consensus. Ensuite quand on parle de République, c’est-à-dire de l’intérêt général, les chefs de partis politiques doivent tourner aussi le dos sur des discours comme «les coquilles vides».

C’est cela tout le gros challenge que les principaux leaders de la nouvelle alliance doivent gagner pour réconcilier la classe politique avec les électeurs, pour pouvoir se présenter comme force d’alternative, comme le dit Mahamane Ousmane de la CDS.

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