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Les adieux exceptionnels de la nation à Saïdou Sidibe, président de la Cour des Comptes

Publié le samedi 1 septembre 2018  |  Niamey et les 2 jours
Saïdou
© Autre presse par DR
Saïdou Sidibé, Ministre des finances
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La morgue de l’hôpital national de Niamey était noire de monde, ce vendredi 31 août, pour un ultime hommage mérité à Saïdou Sidibe (photo, à gauche), premier président de la Cour des Comptes, décédé, hier, 30 août 2018, à Niamey, des suites de maladie. Ils étaient tous là, membres du Gouvernement, avec à leur tête le Premier ministre, ainsi que les chefs traditionnels, les membres du corps diplomatique et les représentants des organisations internationales, pour rendre un vibrant hommage à ce valeureux fils du Niger et consoler la famille de l’illustre disparu, si durement éprouvée. Au terme d’une cérémonie officielle fort émouvante, la dépouille de Saïdou Sidibe a été conduite au cimetière, où il a été inhumé en présence du Premier ministre et d’autres hauts dignitaires de l’Etat.

Au-delà d’une séparation brusque et douloureuse, la nation a rendu un hommage mérité à cet homme qui, pendant presque toute sa vie, a servi son pays avec loyauté, abnégation et dévouement. Une reconnaissance populaire et nationale qui témoigne, s’il en était encore besoin, qu’aux grands hommes, la nation est toujours reconnaissante.

Né le 3 décembre 1952 à Niamey, Saïdou Sidibe a eu un parcours exceptionnel à tout point de vue. Après ses études primaires et secondaires, il s’est envolé pour le Sénégal puis pour la France pour ses études supérieures. Des études qui seront sanctionnées par une maitrise en gestion obtenue à l’université de Dakar et d’un DESS en contrôle de gestion décroché à l’université de Bordeaux en France. Auréolé de ces parchemins, le gestionnaire aguerri rentre au Niger où il embrasse, dès 1979, une longue et riche carrière dans la haute administration de son pays.

Grâce à son professionnalisme, sa compétence et son sens élevé du travail bien fait, il a occupé, durant de nombreuses années, diverses fonctions et de hautes responsabilités dans divers secteurs d’activité et surtout au sein du gouvernement de son pays qu’il intègre en 2011, après la victoire du président Issoufou à la magistrature suprême. Il a été, tour à tour, directeur de cabinet du Premier ministre, ministre directeur de cabinet du président de la République, ministre des Finances, puis ministre de l’Economie et des Finances.

Un gestionnaire talentueux

Mais avant toutes ces responsabilités au sein du gouvernement, ce père de famille a été directeur du centre des métiers d’art du Niger, de 1983 à 1985, directeur du projet de développement institutionnel des entreprises publiques, de 1986 à 1992, président du conseil d’administration de l’Office des postes et télécommunications de 1989 à 1997, Directeur des participations, chargé notamment du suivi du programme d’ajustement structurel des entreprises publiques de 1990 à 1992. Entre 1992 et 1999, il intègre le comité national du crédit de la BCEAO. Il a également occupé les fonctions de Président du conseil d’administration de la Banque commerciale du Niger (BCN) de 1996 à 1997 puis vice-gouverneur de la Banque africaine de développement de 1997 à 1998.

Ce gestionnaire talentueux a contribué avec maestria à la restructuration et au redressement de plusieurs entreprises aussi bien publiques que parapubliques. Auteur de plusieurs publications parmi lesquelles « l’Aide publique au développement, un outil à réinventer », Saïdou Sidibé a également été consultant au sein des institutions internationales, à l’instar de l’Union européenne, la Banque mondiale, le Système des Nations unies, au Niger comme à l’étranger.

Membre fondateur du PNDS

Ami et compagnon politique du président Issoufou Mahamadou avec qui ils ont pensé et conçu le PNDS Tarraya, le parti au pouvoir, Saïdou Sidibé était perçu comme la tête pensante, mais également l’homme-orchestre du Programme de la Renaissance, pilier fondamental de la gouvernance du Président Issoufou.

« Partout, tu as accompli ces hautes missions avec rigueur, compétence, loyauté et honnêteté. Le président de la République ainsi que tous tes camarades du parti sont fiers de ton œuvre, le parti t’est éternellement reconnaissant. Ton rayonnement t’a valu de nombreuses distinctions, dont la décoration au grade de commandeur de la Légion d’honneur par le président de la République française », a témoigné avec beaucoup d’émotion, Hassoumi Massaoudou, ministres des Finances, alors qu’il prononçait l’oraison funèbre de son ami et compagnon politique. Avant de conclure : « Nous pleurons tous un homme d’une exquise courtoisie, un homme aimable, un homme discret, loyal, honnête, bref, un homme bon ».

Sandrine Gaingne
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