L'édition 2018 du hadj a pris fin la semaine dernière avec comme à l’accoutumée des multiples ratés dans l'organisation. Et pourtant, les plus hautes autorités politiques se sont impliquées en mettant d'énormes moyens à la disposition du Comité d'organisation du hadj et de la oumra (COHO) pour une bonne organisation du hadj au Niger. Malheureusement comme chaque année, les mêmes travers, la même désorganisation, ont été constatés. Pire, ils se sont aggravés cette année.
Ainsi, au cours du séjour de nos pèlerins à Mina, Arafat et Mouzdalifa, plus de 3.000 pèlerins nigériens sont restés affamés et ceux qui ont la chance d'être servis ont eu droit à des nourritures avariées et de mauvaise qualité.
Le rapport général des autorités saoudiennes du bureau 39 qui s'occupent des pèlerins nigériens est très révélateur. Il indique clairement que plus de 3.000 pèlerins nigériens ont été abandonnés par le restaurateur censé s'occuper de leur restauration. Les quelques rares fois où ils ont été servis, le repas était soit insuffisant ou de mauvaise qualité.
Comment une telle négligence a pu se passer alors que les autorités du COHO ont été informées dès les premiers constats ? Pourquoi ce sont les responsables des agences qui sont montés au créneau, alors que c'est le COHO qui a signé les différents contrats de prestation?
Nos questions sont restées sans réponse car les responsables du COHO que nous avons approchés à travers un questionnaire n'ont pas daigné répondre à nos sollicitations. C’est le cas de leur rappeler que toute information publique est un droit constitutionnel.
Dès gens ont failli à leur mission. Ils se sont royalement éloignés de leur mission d'être au service des pèlerins nigériens, et ils doivent s’expliquer.
L'organisation du hadj ne doit plus se faire dans l'amateurisme et les improvisations. Il faut non seulement repenser cette organisation mais également mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut. Il ne sert à rien de débloquer les moyens colossaux chaque année pour des prestations médiocres et qui ternissent chaque année l'image et la crédibilité du Niger. Il faut également mettre de l'ordre dans la floraison d'agences de pèlerinage dont certaines sont constituées de malfrats qui ne pensent qu'à s'enrichir et arnaquer les pèlerins.
La Renaissance, c'est aussi un changement de comportements nuisibles à tous les niveaux.