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La Nigérienne de la semaine : Mme Maïmou Wali

Publié le mercredi 5 septembre 2018  |  Nigerdiaspora
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© Autre presse par DR
Mme WALI Maïmou, Promotrice du groupe de bénévoles Cercle.Dev chercheuse dans les domaines de conflits-radicalisation-extrémisme violent au Sahel
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Mme Maïmou Wali, pour commencer, voudriez-vous vous présenter aux lecteurs de Nigerdiaspora ?

Je me nomme Mme WALI Maïmou, Promotrice du groupe de bénévoles Cercle.Dev chercheuse dans les domaines de conflits-radicalisation-extrémisme violent au Sahel.

Diplômée de l’Institut des Hautes Etudes Internationales en Développement de Genève, en Suisse, vous avez opté pour la spécialité « Politique et pratique des actions de développement ». Qu’est-ce qui vous a motivée dans le choix de cette spécialité ?

Passionnée des questions de développement, j’avais déjà complété un master2 en gestion des projets, ma spécialisation en « Politique et pratique des actions de développement » m’a permis d’acquérir plus de capacités et une vision plus globale des questions de développement.

Vous êtes l’initiatrice d’une association dénommée « Cercle.Dev ». Quels sont les objectifs poursuivis à travers la création de cette Association ?

Après plus de 20 ans d’expériences dans le domaine de développement et un capital de pratiques de diverses approches, j’ai senti le besoin de me consacrer au partage et à la recherche action au niveau local. Pour moi, il fallait absolument baisser le regard pour exploiter le potentiel local et assoir une bonne base de développement en exploitant les compétences et ressources locales avec un focus sur la « Jeunesse » qui constitue un énorme potentiel.

« Cercle.Dev » est un groupe de bénévoles multidisciplinaires et multi générationnels qui a pour ambition d’accompagner et encadrer les jeunes pour leur promotion et leur autonomisation afin de les épargner des tentations d’enrôlement des groupes extrémismes violents et la migration clandestine. Notre espoir est que chaque jeune fille et garçon ait accès à l’emploi et participe en toute dignité au développement de sa communauté.

Notre message de plaidoyer est l’intégration de la jeunesse, il faut faire de l’espace aux jeunes afin qu’ils participent de façon citoyenne au développement de leur communauté.

Quelles sont les principales actions que vous avez menées au Niger à travers votre association Cercle.Dev ?
Depuis sa création en 2014, Cercle.Dev a initié plusieurs actions citoyennes, d’autonomisation des jeunes et de renforcement de la résilience et la cohésion sociale face à l’extrémisme violent au Sahel. Entre autres je peux citer : « Le projet jeunesse citoyenne » qui est une expérimentation d’une approche innovante basée sur l’appui accompagnement de 625 jeunes filles et garçons dans les domaines de la vie associative, insertion socioprofessionnelle, civisme et citoyenneté.

« Le Symposium national pour la promotion et l’autonomisation de la jeunesse au Niger » : une plateforme de rencontre et de partage d’expériences entres les structures étatiques, les structures des jeunes, les organisations de développement qui œuvrent dans la promotion de la jeunesse élargi au secteur privé intervenant dans le domaine de l’entreprenariat des jeunes au Niger.

« Le Programme Jeunes filles leaders modèles » une initiative de renforcement des capacités de leadership des jeunes filles pour leur participation citoyenne à la vie de leur cité. A travers la création et l’animation des « espaces sûrs » de dialogue et de mise en confiance des filles afin qu’elles puissent participer de façon efficace aux activités.

« Projet de caravane de dialogue inclusif transfrontalier Burkina-Niger » pour renforcer la résilience communautaire face à l’extrémisme violent au Sahel. 10 communes sont concernées. Avec des outils innovants de facilitation de dialogue communautaire et civilo-militaire ainsi que la mobilisation de la jeunesse.
« Le Forum transfrontalier Burkina-Niger de validation, mobilisation sociale et des ressources pour la mise en œuvre des plans d’actions communaux de renforcement de la résilience et la cohésion sociale ».

« Campagnes de mobilisation sociale et de ressources pour soutenir les populations déplacées de Diffa victimes des violences » qui ont mobilisé plus de 49 000 jeunes sur les réseaux sociaux et 45 000 déplacés ont été soutenus. Une action citoyenne 100% nigérienne avec la mobilisation de la jeunesse au Niger et la diaspora.

Cercle.Dev a initié des espaces virtuels de cotching et de formation des jeunes sur la non- violence et le leadership, ce sont les jeunes de toutes les régions du Niger, du Burkina et de la côte d’Ivoire qui font appel aux services des bénévoles de Cercle.Dev.

Cercle.Dev est associé aux réflexions de haut niveau dans le domaine de la prévention de la radicalisation et l’extrémisme violent au Niger, dans les espaces sous régionaux et à l’international.

Vous êtes également active dans les initiatives citoyennes et de prévention de l’extrémisme violent au Sahel. Qu’est-ce qui, à votre avis, explique ce phénomène de levée de l’extrémisme violent dans le monde, notamment dans l’espace sahélien ?

La montée de l’extrémisme violent est la conséquence du désœuvrement de la jeunesse avec le dégrade ment du système de l’éducation et de la formation, le manque d’opportunité d’emploi et le sentiment de frustration des jeunes. A la recherche de revenu, les jeunes sont attirés et enrôlés par les groupes extrémistes qui recrutent sur la base des offres de gain facile.

Selon vous quelles sont les solutions envisageables pour endiguer, ou tout au moins prévenir, le fléau de l’extrémisme violent au Sahel ?

Pour faire face à ce phénomène préoccupant, il faut aller au-delà de la solution militaire. Il faut une bonne implication des communautés locales. Il faut des programmes d’intégration et d’autonomisation des jeunes (une éducation adaptée à leur contexte, des programmes de formation en métier en lien avec les besoins de leurs communautés, des opportunités d’emploi pour les jeunes). Il faut instaurer un dialogue inclusif qui implique tous les acteurs y compris les jeunes qui sont les cibles de recrutement. Il faut également revaloriser les mécanismes de dialogue traditionnel et la formation des leaders religieux sur les principes de paix et non-violence en islam.

Mme Maïmou Wali

Réalisée par Boubacar Guédé
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