Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) monte au créneau. Dans une déclaration de presse rendue par son bureau exécutif ce jeudi 6 septembre, le syndicat des magistrats a passé en revue la situation des droits de l’homme et des libertés publiques au Niger ainsi que les menaces, depuis un certain temps, qui pèsent sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Le SAMAN qui s’est insurgé contre la banalisation du pouvoir judiciaire, a dénoncé les agissements des autorités administratives notamment leurs refus de respecter les décisions de justice. « Depuis un certain temps, le refus d'obtempérer aux décisions de justice est en passe de devenir, ou même est devenu le sport favori de certaines autorités administratives de notre pays », s’indignent le Syndicat dans sa déclaration, avant de citer les cas enregistrés à Niamey, Maradi, Zinder et tout récemment à Agadez. A toutes fins utiles, le SAMAN a tenu à rappeler à ces autorités qu’il s’agit là d’actes constitutifs de délit de résistance à l'exécution d'une décision de justice, un délit prévu et puni par l'article 196.3 du code pénal d'une peine d'emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans. A cet effet, le SAMAN a d’ailleurs demandé aux magistrats investis du pouvoir de poursuite et compétents sur les territoires dont les cas ont été constatés, de s'acquitter honorablement de leur devoir, pour que force reste à la loi. Pour le SAMAN, la justice étant le dernier rempart contre l'arbitraire et les abus de tous genres dans un état de droit, il appartient donc aux magistrats de faire en sorte que le pouvoir judiciaire reste et demeure le seul et unique pouvoir à même de garantir les droits et libertés consacrés par la constitution.
Fraude au concours d’entrée à l’Ecole de formation des juges
Par ailleurs, le SAMAN est revenu dans sa déclaration, sur les cas de fraudes rapportés par certains candidats au dernier concours d’entrée à l’Ecole de formation des magistrats. Le sujet est actuellement au cœur de l’actualité et le SAMAN a dénoncé des « irrégularités flagrantes » dans le processus de recrutement des magistrats, interpellant le gouvernement sur la nécessité que des investigations soient diligentées par les services compétents afin de faire toute la lumière sur cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre.