Dans le contentieux qui oppose des délégués et la société chinoise CNPC, le Conseil d'Etat a annulé la lettre de leur licenciement dans un arrêt en date du 11juillet 2018. C'est à cette décision de la Cour d'Etat que la CNPC refuse d'obtempérer faisant donc entorse au droit. Du reste, l'arrêt de la Cour d'Etat est confronté à un refus catégorique de la direction générale du CNPC.
Dans une correspondance en date du 24 août 2018 adressée au secrétaire général du SATRAP ( le syndicat des travailleurs de la CNPC) , le directeur général de la société chinoise CNPC a indiqué que : " Nous vous rappelions que les délégués ont été congédiés suivant les lettres du 14 décembre 2016 notifiées aux 15 délégués. Cette décision est définitive et la CNPC ne la mettra en cause ". Alors, ce qui est dit est dit, la CNPC n'est pas prête à réintégrer les 15 délégués limogés.
Elle demande d'ailleurs à leur conseil de bien vouloir les informer de s'abstenir de s'approcher de leurs locaux. Cela se passe dans le Niger d'aujourd'hui. Une Niger dans lequel depuis l'avènement de la Renaissance les décisions de justice sont foulées aux pieds par une catégorie de personnes qui pensent ne pas en être liées. Après donc l'affaire Farakoye, une affaire dans laquelle des individus ont passé outre des décisions de justice en refusant de céder les terrains des héritiers de Farakoye, aujourd'hui c'est le tour d'une société chinoise de faire la résistance face à une décision de justice. Il faut donc s'interroger si le refus d'obtempérer à une décision justice n'est pas un acte pénal. Vivement que le syndicat des magistrats du Niger (SAMAN) éclaire l'opinion sur cette question.