Suite aux informations publiées par le journal Les Courriers, notamment dans l'affaire de l'externalisation de certains services d'Airtel Niger, une réunion de crise, la deuxième du genre, s'est tenue le vendredi 31 août 2018. À l'ordre du jour : la publication continue d'informations avérées sur les graves contorsions à la loi fiscale au niveau de la Direction générale des impôts (DGI) ; des informations qui font mal au directeur général des impôts, Assane Ndiaye, et à ses supérieurs hiérarchiques. Pour rappel, sur la trentaine de milliards dus à l'Etat nigérien par cette société de téléphonie cellulaire, un arrangement aussi tordu qu'illégal a permis à Airtel Niger de faire des économies incroyables tandis que des centaines de millions ont coulé à flots pour arroser certains individus.
Tous ces micmacs interviennent dans un contexte où l'on parle de plus en plus du statut incroyable du directeur général des impôts, Assane Ndiaye. Retraité depuis près de deux ans et retenu comme contractuel, le bonhomme n'aurait, à ce jour, aucun contrat valide avec l'administration fiscale, ce qui rend du coup illégaux tous les actes d'imposition et de recours qu'il a posés dans l'intervalle. Et puis, il y a cette société dénommée EA_Ton, née pratiquement dans la foulée du processus d'externalisation, qui doit 11 milliards d'impôts à l'Etat, mais qui risque de passer pour pertes et profits.
Terminées tard, dans la soirée, à minuit exactement, selon nos sources, les discussions ont été houleuses. Et comme toujours en pareilles circonstances, à défaut d'arguments opposables, l'on cherche la petite bête. Alors que la piste de la plainte contre Les Courriers a été, un moment, envisagée, avant d'être abandonnée, l'essentiel des préoccupations du directeur général des impôts, Assane Ndiaye, semble être l'identification de la source ou des sources d'information du journal. Une véritable chasse aux sorcières est ouverte. Gare à tout celui qui traîne quelque indice pouvant le faire passer pour une source potentielle. Du militant de Lumana Africa avéré à celui qui entretient des relations amicales avec celui-ci, l'administration de Hassoumi n'a pas fait dans la dentelle.Avec la fureur et le feu dans le cœur, elle a procédé à ce qu'elle considère comme le nettoyage nécessaire des écuries d'Augias, oubliant que le ver est toujours dans le fruit.
Contractuel de l'administration des impôts sans contrat réel, Assane Ndiaye fait désormais feu de tout bois, déterminé à protéger ses arrières et ceux de ses supérieurs. Manifestement, il s'est engouffré dans un cul-de-sac, incapable d'une part, de réfuter la réalité de son statut actuel, d'autre part, de démentir les informations du journal. Le protocole d'accord signé sous feu Saïdou Sidibé avec Airtel Niger date de juillet 2016. Mais les fruits du deal ne sont pas manifestement tombés à cette date. Assane Ndiaye, que l'on dit fonctionnaire intègre, doit plutôt accompagner le journal dans son enquête en lui fournissant des informations complémentaires pour mettre une identité précise à ceux qui, parmi ses collaborateurs, ont servi leurs comptes bancaires plutôt que ceux de l'Etat.