Le combat que les pays du bassin du lac Tchad et du Sahel mènent contre le terrorisme intègre, au-delà de la mutualisation de leurs moyens, la mise en place de « l’Etat de droit, de la justice et de la lutte contre l’impunité», a déclaré lundi à Niamey le président nigérien.
Face aux menaces des organisations terroristes, « nos Etats ont pris l’initiative de mutualiser leurs moyens. Néanmoins, soucieux de consolider la trinité peuple-gouvernant-armée, ils ont intégré dans leur stratégie l’Etat de droit, la justice et la lutte contre l’impunité au lieu de se limiter à un combat sécuritaire purement militaire», a notamment dit le président Issoufou Mouhamadou.
Il présidait l’ouverture d’une conférence sur « l’impunité, l’accès à la justice et les droits de l’Homme dans le contexte de nouvelles menaces à la paix et à la sécurité en Afrique de
l’Ouest et au Sahel ».
«Les préjudices causés par Boko Haram, dans le bassin du Lac Tchad, par les autres organisations terroristes dans le Sahel et par les organisations criminelles, notamment du trafic de drogue, d’armes et de migrants, sont énormes», a-t-il dit, fustigeant au passage «ces ennemis sans foi ni loi qui tuent, pillent, violent et qui sapent la vie et la sécurité dont nos Etats et nos peuples ont tant besoin pour se concentrer sur les questions prioritaires urgentes du développement économique et social ».
Saluant l’opportunité de cette conférence, le président nigérien a affirmé « qu’elle permettra d’apprécier l’état de la mise en œuvre de la Déclaration de Bamako du 4 décembre 2011 dans le contexte des nouvelles menaces à la paix et à la sécurité, de mener une réflexion analytique sur l’impunité pour mieux préserver la paix, la stabilité et la sécurité dans les pays de notre espace et exploiter des pistes et actions innovantes à même d’appliquer, de contribuer à améliorer la gouvernance du secteur de la justice, son indépendance et son impartialité».
Prévue jusqu’à mercredi, la conférence regroupe plus de 100 participants, représentant les gouvernements, les institutions gouvernementales du secteur de la justice, les organisations régionales et internationales, les institutions nationales des droits de l’homme, de même que les acteurs de la société civile, les partenaires bilatéraux ainsi que les agences des Nations Unies.