L’affaire qui a défrayé la chronique cette semaine, c’est le rapt d’une jeune fille, la nommée Nana Mariama, enlevée le lundi 10 septembre aux environs de 9H00 dans son quartier de Lossogoungou. Elle a été fort heureusement, retrouvée le lendemain du kidnapping, toujours à Niamey, saine et sauve, et grâce surtout à une mobilisation sans précédents des réseaux sociaux.
Alors que l’opinion continue toujours de s’interroger sur le climat d’insécurité qui prend des proportions de plus en plus importantes, et que plusieurs versions sont relayées, nous vous proposons le récit de son père, Sidibé Robert, que nous avons recoupé avec la version des témoins, en attendant l’enquête de la Police judiciaire qui se poursuit.
Selon le père de la victime, c’est entre 9h et 10H00, en cette matinée du lundi 10 septembre, qu’il a été informé de ce qui s’est passé par la petite fille de Nana Mariama, laquelle était avec la victime au moment de l’enlèvement. D’après sa version, confortée par celle des témoins, la victime se rendait à l’école coranique avec sa sœur, lorsqu’une voiture de couleur noire et au bord de laquelle se trouvait quatre (4) gaillards, a surgit de nulle part, à 300 mètres environ de la maison familiale. Trois individus sont alors sortis pour s'en prendre d’abord à la petite sœur qui est tombée, avant de s’en prendre à la grande sœur, qui a été instamment cagoulée avec un foulard noir puis mise dans le véhicule, une Mercedes selon d’autres témoins, avant de prendre aussitôt la poudre d’escampette. « J’ai été alerté par les cris de la petite sœur qui est rentrée à la maison en pleurant et m’a mise au courant de ce qui s’est passé », a témoigné Sidibé Robert, qui a souligné souffrir d’une crise de paludisme au moment des faits, ce qui explique pourquoi il était à la maison. Il a aussitôt enfourché sa mobylette pour essayer de voir ce qui se passe, mais c’était trop tard puisque les ravisseurs étaient déjà loin. Le papa de la victime affirme qu’il s’est rendu par la suite chez le chef du village, qu’il n’a pas trouvé, et par la suite, il s’est dirigé au commissariat du quartier Koubiya où il a été reçu par un inspecteur de police. Après les premières explications, il a été orienté, avec l’aide de l’inspecteur à la Police Judiciaire où là aussi, il a expliqué la situation. Les limiers de la PJ se sont rendus par la suite au domicile familiale ainsi que sur les lieux de l’enlèvement où ils ont mené les constations d’usage, pris les numéros du papa et de la victime afin de poursuivre l’enquête.
« Le lendemain, vers 8h30, mon cellulaire a sonné. C’était le numéro de Nana, mais c’est une autre personne qui était au bout du fil. Il m’a dit que ma fille est avec eux, et si jamais je parle à la police, je ne reverrais jamais ma famille », a témoigné le père de la victime qui affirme avoir juste dit « Incha Allah, Dieu va protéger ma fille », avant que l’appel soit coupé. Selon toujours la version du père, 30 minutes après, il reçoit de nouveau un autre coup de fil. Cette fois, c’est la victime Nana qui parlait et a fait savoir qu’elle est séquestrée dans « une maison fermée du quartier Ryad vers Plaque avocat ». L’appel fut aussitôt interrompu à l’instant et une trentaine de minutes encore, elle a rappelé pour informer son père qu’elle est en train d’être transférer vers une autre destination.
Le contact entre le père et sa fille, la victime, fut interrompu. Quelques instants après, c’est un inspecteur de police, « un ancien voisin », selon les dires de Sidibé Robert, qui l’a appelé pour lui dire que sa fille a été retrouvée et qu’elle sera conduite, dans les moments qui suivent, à la maison. C’est ce qui fut fait et le père de la victime souligne, qu’il a aussitôt informé la PJ, venue par la suite recueillir le témoignage de la fille et partir avec elle pour effectuer des contrôles médicaux sur son état de santé mais également pour les besoins de l’enquête.
Voilà pour la version du père qui laisse certes subsister certaines zones d’ombres. Nana s’est-elle échappée profitant de la pression qui n’a cessé de s’accentuer sur les ravisseurs ou, comme le rapporte un autre membre de la famille, ce sont les appels qui ont permis de la localiser ? Nos efforts pour en savoir davantage auprès de la police ne nous ont pas permis encore de clarifier ces aspects car l’enquête est toujours en cours au moment où nous mettons en ligne cet article.