Le Niger veut réussir sa transition numérique, d’ici 2015. C’est la principale conclusion d’un atelier national sur la question, organisé ce week-end à Niamey, en collaboration avec la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Cette rencontre, inaugurée par le ministre nigérien de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Salifou Labo Bouché, a regroupé une cinquantaine de participants issus des institutions de la République, des secteurs des télécommunications et du commerce, des medias et de la société civile.
Elle a, deux jours durant, passé au peigne fin, toute la problématique de cette transition numérique en Afrique francophone et au Niger. Il s’est agi de faire l’état des lieux, de comprendre le processus de transition nationale, sa feuille de route et ses conséquences pour la radiodiffusion ainsi que le degré d’implication de l’UEMOA dans la conduite de cet important projet. Dans l’ensemble, on retiendra que le passage de l’analogique vers le numérique d’ici 2015, est irréversible. Tous les émetteurs actuels, par exemple, de Télé Sahel, doivent être remplacés par des émetteurs numériques. Dans ce cadre, un comité technique a été mis en place et a élaboré une stratégie nationale soumise au gouvernement pour adoption. Ensuite, viendra un plan d’action prévoyant une vaste campagne de sensibilisation de la population, et l’adoption des textes législatifs et réglementaires y afférent.
Une réunion sectorielle des ministres en charge de la Communication, des Télécommunications et des Technologie de l’Information et de la Communication de l’UEMOA tenue en novembre 2012 à Ouagadougou (Burkina Faso) a proposé une feuille de route en six points : choix des normes de diffusion et de compression pour la télévision nationale terrestre (TNT), mise en place d’un cadre juridique, mobilisation des ressources financières, activités de communications, renforcement des capacités, gestion des fréquences et déploiement de la TNT. Toutefois, a fait remarquer le Promoteur de la Tel Star Digital, M Ali Toumani, le passage au numérique "ne sera pas facile". Il va nécessiter beaucoup de moyens, qu’on peut chiffrer à plusieurs dizaines de milliards, dès lors qu’on désire une couverture nationale. Aussi, toutes les stations de télévision privées doivent transporter leur signal vers un multiplexeur et qu’il y a environ 300.000 téléviseurs au Niger, qui doivent être tous couplés à un adaptateur. Face à cette préoccupation, du reste partagée par de nombreux spécialistes, les participants à l’atelier de Niamey, ont recommandé "l’implication de tous les acteurs dans la recherche de financement de la stratégie numérique nationale".