Face à la persistance des attaques meurtrières du groupe terroriste Boko Haram et le crime transfrontalier organisé de par et d'autre de leur frontière commune, le Niger et le Nigeria ont convenu lundi à Niamey, à l'issue d'une rencontre entre les deux délégations, de renforcer leur stratégie commune pour l'éradication de la secte djihadiste.
Le Niger et le Nigeria partageant une longue frontière commune de plus de 1500 km, subissent fréquemment les attaques meurtrières de la nébuleuse Koko Haram, basé au Nigeria depuis 2009, contre laquelle des opérations de grande envergure sont engagées depuis plus d'un an par une force multinationale mixte composée des armées du Tchad, du Niger, du Cameroun et du Nigeria, sans pouvoir l'anéantir.
C'est ainsi que certaines localités de la région nigérienne de Diffa (extrême sud-est, proche de la frontière du Nigeria) subissent, depuis quelques années, des attaques à répétition de la secte terroriste, à partir de ses positions nigérianes, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériens, et autant de déplacés du Niger, du Mali et du Nigéria.
Lundi à Niamey, au terme d'une journée de discussion sur la situation sécuritaire dans l'espace frontalier entre les deux pays et la zone d'action de la Force multinationale mixte, les délégations du Niger et du Nigeria conduites respectivement par le ministre nigérien de la défense nationale M. Kalla Moutari, et son homologue du Nigeria M. Mansur Mohamed Dan Ali, face à "l'étendue de l'espace commun à sécuriser, la porosité des frontières, et la modestie des moyens dont disposent ces Etats devant la résilience de Boko Harama", ont convenu du renforcement de leur stratégie commune pour l'éradication de la secte, notamment la création d'un cadre de réflexion entre les états-majors nationaux et le commandement de la force multinationale mixte.
La réunion a également recommandé " l'occupation des localités clé du terrain après reconquête lors des opérations de la force multinationale, l'urgence de commencer la stabilisation parallèlement aux opérations, la mise en place d'un mécanisme commun de surveillance de la frontière commune ".
En marge de la réunion le ministre de la Défense nationale du Nigeria a été reçu par le Chef de l'Etat, "pour discuter des questions de sécurité sur notre frontière commune", a-t-il indiqué à la presse.