Le ministre des Postes, des Télécommunications et de l'Economie Numérique, M. Sani Maigochi a présidé lundi dernier à Niamey, l'ouverture de l'atelier sur «l'environnement juridique des communications électroniques à l'ère de la démocratie » organisé par le programme Millennium Challenge Accont (MCA-Niger). L'objectif est de renforcer les capacités du public cible à cerner et à mener des réflexions sur les enjeux et défis de l'environnement juridique des communications électroniques dans le contexte démocratique nigérien afin de proposer des recommandations qui permettraient de combler des éventuelles insuffisances pour stimuler la concurrence, promouvoir les droits de l'Homme et garantir la sécurité des biens et des personnes. La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence de la présidente du Conseil National de Régulation des Communications Electroniques et de la Poste et de plusieurs invités.
Dans son allocution, le ministre Sani Maigochi a indiqué que la communication électronique représente un élément central de toute société moderne, en particulier avec le développement spectaculaire de la téléphonie mobile et de l'internet. Elle joue un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de la société de l'information. « Les pays qui se sont très tôt dotés de réseaux de communication électroniques modernes tirent actuellement le meilleur profit de leur connexion au réseau mondial », a-t-il déclaré.
Au Niger, selon lui, les plus hautes autorités font du développement du secteur des communications électroniques, une des préoccupations nationales en adoptant une loi réglementant la fourniture des services du domaine. Les technologies de la communication restent et demeurent des outils à la disposition des hommes qui sont maitres et responsables des usages qu'ils veulent bien en faire. «Hélas, certains des usages qu'ils en font ne sont pas toujours de nature à améliorer la condition humaine. C'est ainsi qu'il est permis d'observer des usages malsains, immoraux, voire criminels de ces technologies ; ce qui consacre la naissance de la cybercriminalité ou cyber insécurité dont les conséquences ont des implications sociales, économiques et sécuritaires pour les Etats, les citoyens et les entreprises. ''Chaque médaille a son revers !'' », a regretté le ministre en charge de l'Economie Numérique.
M. Sani Maigochi a en outre rappelé qu'au Niger, depuis la conférence nationale souveraine, différentes catégories de droits et libertés ont été acquis et promus à travers la Constitution, les textes législatifs ou les conventions internationales. Parmi ces droits et libertés figurent ceux relatifs à la liberté d'information dont les communications électroniques en sont une variante. Ce pan de liberté à l'information a-t-il souligné, est malheureusement source de plusieurs controverses eu égard aux constats faits ces dernières années avec l'avènement des technologies de l'information et de la communication, notamment l'outil internet.
Selon le ministre, il n'est pas rare de constater dans les journaux en ligne et les réseaux sociaux, au mépris ou par ignorance des textes que les citoyens s'en prennent les uns aux autres et aux institutions de la République, avec pour conséquence une menace permanente à la cohésion sociale et à l'ordre public. II est dès lors un devoir impérieux et régalien pour les Etats d'assurer la gouvernance de leurs cyberespaces autant que celle de leurs territoires. « Le défi d'adaptation et le sens de responsabilité, nous commande raisonnablement de mieux encadrer la vie démocratique dans le cyberespace au plan normatif en prenant en compte cette réalité juridico-technologique qu'est la nécessité impérieuse de la présence de l'Etat dans l'environnement des Communications Electroniques », a-t-il déclaré.
C'est pour quoi, a-t-il ajouté, le gouvernement a un chantier de refonte totale de la réglementation du secteur des communications électroniques visant à adapter et apporter les corrections nécessaires à la réglementation existante dans le domaine, qui va bientôt aboutir à la rédaction des lois sur la cybercriminalité, les transactions électroniques et la rédaction des cyberstratégies sectorielles. Pour le ministre en charge de l'Economie Numérique, cet atelier vient à point nommé, car il intervient à un moment où son département ministériel a mis en place un comité chargé d'élaborer une stratégie nationale de cybersécurité.