La caution, pour être candidat aux élections présidentielles, vient de connaître une nouvelle révision. Tout Nigérien, qui remplit les conditions réglementaires, aspire ou ambitionne de postuler au prestigieux poste du président de la République, lors des futures échéances électorales, doit s'acquitter seulement de la somme de dix millions de francs CFA, contre 20 millions aux dernières présidentielles, soit le 1/2. Le gouvernement en a entériné la décision, le vendredi 11 octobre dernier, à l'occasion du conseil des ministres.
Les politiciens nigériens ont de quoi se frotter les mains. La chance vient de sourire à ceux qui n'ont pas de suffisamment de sous pour prétendre au fauteuil présidentiel. La caution de dix millions de francs CFA doit désormais donner aux candidats aux élections présidentielles nigériennes le quitus de se présenter à la course à la présidence de la République. La somme, qui a connu plusieurs révisions, tant à la hausse qu'à la baisse depuis les premières élections démocratiques de 1993, vient d'être revue à la baisse une fois de plus, pour la rendre plus souple et donner plus de chance au maximum des Nigériens qui ont l'ambition de briguer le plus grand poste politique du pays. Une aubaine pour tous ceux des politiciens qui sont, souvent, obligés de se battre pour joindre les deux bouts pour la gestion de leurs propres formations politiques.
Cette décision a été prise, en même temps que beaucoup d'autres à travers le Projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance n°2010-96 du 28 décembre 2010, portant Code électoral sous à l'appréciation des députés nationaux, notamment les modifications sur le renforcement des capacités du Secrétariat Général de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI); l'institution d'un fichier électoral biométrique par la création d'un Conseil national du fichier électoral biométrique et d'un comité national chargé de la mise en place de ce fichier et la question du vote et de la représentation des Nigériens de la diaspora à l'Assemblée nationale. La décision, qui intervient à moins de trois ans des élections générales, semble faire l'affaire de beaucoup de Nigériens qui ambitionnent de se porter candidats à la magistrature suprême de l'Etat.
Avec une caution de 20 millions de FCFA, ils étaient moins d'une dizaine de candidats à entrer dans le petit cercle de quête de la magistrature suprême de l'Etat aux dernières présidentielles, dont deux indépendants parmi lesquels une femme. Cette caution, indispensable pour la validation de toute candidature, n'est remboursable qu'aux candidats malheureux qui atteignent au moins 5% de voix au premier tour des présidentielles. Elle est très loin en deçà de dix millions de FCFA pour les candidats aux élections législatives, régionales et municipales. Et le refus de son versement entraîne, selon le code électoral, le rejet du dossier de candidature.