Le Conseil des ministres du lundi 17 septembre a décidé de la prorogation de l’état d’urgence dans plusieurs régions du pays qui sont en proie à l’insécurité et au terrorisme. Un climat surtout engendré par la situation sécuritaire qui prévaut au niveau des pays voisins du Niger.
Ainsi, l’état d’urgence a été de nouveau prorogé dans la Région de Diffa, au sud-est du pays à a frontière avec le Tchad et le Nigéria où la secte Boko Haram continue de mener ses activités terroristes. En plus des attaques devenues certes dernièrement un peu moins régulières, des enlèvements avec demande de rançon commencent à prendre de plus en plus de l’ampleur dans la région, et u Nigéria à quelques kilomètres de la frontière, le groupe semble avoir repris du poil à la bête. La région de Diffa a été placée sous état d’urgence depuis le 10 février 2015, au lendemain des premières attaques, et depuis lors, l’état d’urgence a été prorogé tous les trois (03) mois. « La situation sécuritaire dans cette région demeurant toujours fragile, le présent projet d’ordonnance est pris pour proroger à nouveau l’état d’urgence pour une nouvelle période de trois (03) mois, à compter du 18 septembre 2018 », a motivé le gouvernement dans un communiqué. Cette prorogation intervient alors que certaines associations de la société civile locale ont commencé à manifester pour la levée de cette mesure, au regard de son impact sur la population ainsi que sur les activités socioéconomiques.
Au cours du même conseil, le gouvernement a également prolongé de 3 mois, l’état d’urgence dans les Régions de Tillabéry (Départements de Ouallam, d’Ayorou, de Bankilaré, d’Abala et de Banibangou) et de Tahoua (Départements de Tassara et de Tillia). « Les évènements survenus en Libye ont entrainé l’occupation d’une partie du territoire septentrional de la République du Mali par des groupes terroristes dont les agissements affectent notre pays, notamment dans les régions de Tillabéry et de Tahoua », a expliqué le gouvernement, avant d’ajouter que c’est cette situation qui a conduit depuis mars 2017, à la proclamation de l’état d’urgence et sa reconduction à plusieurs reprises dans cette partie du territoire national. « Face à la persistance des menaces terroristes dans ces deux régions, le présent projet d’ordonnance est pris pour proroger à nouveau cette mesure pour une nouvelle période de trois (03) mois, à compter du 18 septembre 2018 », a poursuivi la même source.
Dans cette région frontalière du Mali et du Burkina, qui a enregistré des séries d’incursions terroristes, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader comme l’illustre la vague d’attaques récurrentes que subit le pays des hommes intègres, notamment dans sa partie frontalière avec notre pays. Le jour de la prorogation de l‘état d’urgence, un prêtre italien a d’ailleurs été enlevé dans la zone de Makalondi, à une centaine de kilomètres de Niamey. Les assaillants qui sont venus à moto, avaient pris par a suite la direction du Burkina, où l’armée du pays mènent des opérations de grande ampleur à la suite d’une série d’attaques ayant occasionné plus d’une centaine de morts ces trois dernières années, selon un bilan des autorités burkinabés.