Par Abdoulaye Harouna Agadez, 19 sep (ANP) - La cure salée 2018 qui a rassemblé du 14 au 16 septembre des pasteurs nomades du Nord nigérien à In’Gall, une localité située à 160 km au Sud-Ouest d’Agadez dans une ambiance festive a été un rendez-vous de tous les messages, symboles et gestes qui ont répondu à toutes les attentes, selon ses organisateurs. La présence du Premier Ministre Brigi Rafini, des ministres, des présidents d’institutions, des députés, des diplomates, des partenaires au développement, des élus locaux, des responsables des projets et programmes, des autorités administratives et coutumières a souligné la dimension symbolique et politique de l’événement. Ce rassemblement a offert l’occasion aux différentes personnalités de véhiculer le message d’espoir ou de vivre de plus près les réalités du terroir.
Ainsi, Le Premier ministre a saisi la tribune d’In’Gall pour rassurer les éleveurs : les autorités de la 7ème république sont résolument engagées à améliorer la productivité de l’élevage par la résilience des producteurs pastoraux grâce à travers d’importants investissements. Il a annoncé la réhabilitation prochaine de la route Tahoua- Arlit ou la route de l’uranium et toutes les dispositions dans ce sens sont entreprises, des initiatives dans le cadre de l’alimentation du bétail, la multiplication des puits pastoraux, la promotion d’exploitations familiales et le renforcement des capacités des services vétérinaires. Cette édition est sous le thème ‘’le rôle de la femme dans la résilience de la communauté pastorale’.’ ‘’Nous savons tous dans quelles conditions de rigueur vivent les communautés pastorales.
Nous savons et sans une certaine résistance, une certaine organisation, une certaine résilience, la vie serait tout simplement impossible dans ces espaces, pourtant magnifiques qui nous sont chers et nous tenons absolument à ce que la vie continue de prospérer dans ces espaces. Et là, le rôle de la femme est central » , a souligne le Premier Ministre, lui-même issue de cette communauté pastorale. Ce dernier a rendu un hommage mérité à la femme qui a-t-il dit, est le pilier de la famille. « C'est elle qui approvisionne la famille et le cheptel en eau, elle s'occupe de l'éducation des enfants » a-t-il déclaré rendant particulièrement hommage à la femme pastorale pour le travail hors du commun qu'elle abat tous les jours.
L’Etat s’engage à insuffler une dynamique nouvelle à la cure salée et à toutes les fêtes pastorales pour qu’elles soient des vitrines de l’élevage en créant les conditions de leur donner une dimension internationale comme l’a indiqué le Premier ministre SEM.BrigiRafini pour qui la curé salée s’améliorera chaque année davantage et drainera certainement plus de monde en raison des intérêts de divers ordres qu’elle incarne. La cure salée offre un cadre idéal des échanges multiformes, une tribune où les questions d’intérêt national sont abordées, et où sont posés les jalons de prise en charge des différents besoins par les autorités. Ainsi, le Premier a rencontré les chefs coutumiers, les leaders religieux pour insister sur leur rôle dans la consolidation de la paix et de la promotion sociale. Brigi a aussi effectué des visites qui lui ont permis de constate le degré de mobilisation des acteurs au développement dans la zone de In’Gall. Côté mobilisation populaire, des éleveurs, des festivaliers, ont répondu à l’appel d’In’Gall pour respecter une tradition séculaire de gestion du terroir.
La cure salée offre le cade aux éleveurs nomades de nouer et consolider les liens d'amitié et d’échanger des informations. La fête est aussi la ‘’saison des mariages Bororos’’ à travers le Guerewel, une sorte de concours de beauté homme et femme. Des concours de Tendé, de beauté de jeunes filles nomades, de chants et danses ainsi que diverses compétitions, notamment les courses de dromadaires renforcent la dimension culturelle du rendez-vous d’in’gall. Au plan économique et commercial, les échoppes, les stands, les restaurants, les vendeurs ambulants et étalagistes, les boutiques d’occasion donnent à la localité les allures d’un souk, ce qui constitue une source de revenu de la population locale et de la mairie. Le plus important est la disponibilité des pâturages et des eaux dans les zones pastorales.
Cette année, In’Gall, sa périphérie et les plaines ont troqué l’ocre contre un manteau vert : une couverture arbustive variée et dense dans les dépressions ou clairsemée sur les terres plus élevées ainsi qu’une abondance de végétation d’herbacée sauvages, fortement tributaire des crues offrent un attrait particulier aux pâturages salés de l’Irhazer . Les mares permanentes de Akadaney et Guerbourou (zone Tadress), semi-permanentes (Teguirwit, Mazababou, et temporaires Amaloulé, Tankaza, Tassaklot, Tedbik, Tezawene, ont fait le plein, ce qui suscite de réels espoirs les éleveurs de la zone. L’élevage au Niger avec plus 30 millions de tête de bétail constitue à la fois une source de sécurité alimentaire, de revenu et d’emploi. Son potentiel est sous-exploité et il reste pour l’essentiel une activité traditionnelle dominée par la transhumance qui est un mode séculaire de gestion de terroir dans un contexte de compétition agriculture/élevage dans un environnement soumis à la pression de l’homme et des bétails.
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