La Banque mondiale a approuvé un financement de 80 millions de dollars en faveur du Projet d'appui aux réfugiés et aux communautés d'accueil (PARCA). Cette opération a pour objectif d'aider le Niger à améliorer l'accès aux services de base et aux débouchés économiques des réfugiés et des communautés hôtes dans 15 communes des régions de Diffa, Tahoua et Tillabéri, et d'apporter un soutien institutionnel aux autorités locales, régionales et centrales de ces trois régions et celle d'Agadez.
«Face aux crises multiples qui touchent le Sahel, le Niger est un havre de sécurité pour de nombreux réfugiés. Cette situation met de fortes pressions sur les communautés et les administrations locales qui les accueillent, en plus des personnes déplacées à l'intérieur du pays et des rapatriés. Ce nouveau financement de l'IDA va jouer un rôle déterminant pour offrir des services essentiels et des débouchés aux populations déplacées de force et aux communautés d'accueil dans ces régions, déjà victimes d'une pauvreté endémique», indique Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Niger.
Le Niger compte actuellement sur son territoire plus de 280 000 personnes déplacées par des conflits, dont près de 158 000 réfugiés, 109 000 déplacés internes et 16 000 Nigériens qui ont quitté le Nigéria pour échapper au groupe BokoHaram. Le PARCA fournit un soutien au revenu pour des ménages et des communautés affectés par la crise et bénéficiera aux réfugiés, aux déplacés et aux communautés hôtes, soit, au total, plus de 500 000 individus.
« Le HCR se félicite de cette nouvelle aide cruciale, qui va permettre de s'orienter vers une approche socioéconomique facilitant l'inclusion des populations déplacées de force, à travers des projets élaborés conjointement par les autorités locales, la Banque mondiale et les équipes du HCR. Cette nouvelle démarche montre que la présence de réfugiés peut contribuer au développement des communautés hôtes », déclare Alessandra Morelli, représentante du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés au Niger.
Le Niger bénéficie des mécanismes de financement spéciaux de l'Association internationale de développement (IDA)*, à savoir le sous-guichet régional pour les réfugiés, de 2 milliards de dollars, conçu pour aider les pays à faible revenu confrontés à un flux important de réfugiés, ainsi que des financements additionnels destinés à lutter contre les facteurs de fragilité et de violence. Ces dispositifs innovants peuvent servir à améliorer et élargir la portée de l'assistance du Groupe de la Banque mondiale et concourir ainsi à la réalisation de son double objectif visant à mettre fin à la pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée de manière durable sur le plan social et environnemental.
« Ce projet revêt une importance décisive pour le programme du gouvernement relatif aux déplacements forcés, puisqu'il va offrir un soutien à tous les groupes de population situés dans les zones qu'il couvre, quel que soit leur statut, et qu'il s'attachera à renforcer les compétences de chacun au profit d'opportunités économiques actuelles et à venir, indépendamment de leur lieu d'installation final », souligne MeskeremBrhane, chef de service à la Banque mondiale.
Le PARCA est l'un des 500 projets mis en œuvre dans le cadre de l'Alliance Sahel, une initiative de pays partenaires et d'organisations de développement créée en juillet 2017. L'Alliance vise à soutenir les efforts de développement des pays du G5 Sahel en promouvant une approche intégrée de sécurité et de développement, fondée sur l'efficacité de l'aide, l'obtention de résultats rapides et la mesure systématique des impacts.
* L'Association internationale de développement (IDA) est l'institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d'intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L'IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique.
Les ressources de l'IDA permettent d'apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l'IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s'est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l'Afrique.