Douze instituts de recherche français et africains réclament un « plan Marshall » de la recherche agricole pour le Sahel.
Dans une déclaration commune signée vendredi 21 septembre, sous l'égide du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), des instituts de recherche français et africains souhaitent mettre en commun les ressources et rationaliser les programmes de recherche dans le domaine de l'agriculture au Sahel.
Un vœu d’autant plus pressant que la région va connaitre de profonds bouleversements dans les années à venir. « Le changement climatique qui s’opère aujourd’hui va avoir dans la région sahélienne un impact et des effets qui sont bien plus importants que ce que disent les scénarios à la moyenne mondiale », explique Michel Eddi, PDG du Cirad. « Là où on imagine aujourd’hui des scénarios aux alentours de 3°, il est probable qu’ici dans la zone, on sera dans des scénarios aux alentours de 6° ».
Nourrir une population qui va doubler
A ces inquiétudes climatiques s’ajoutent des questions d’ordre démographique, puisque les experts s’attendent « à ce que dans les vingt ans ou les trente ans qui viennent, la population fasse plus que doubler ». Conséquence : « un enjeu de sécurité alimentaire évidente ».
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Pour développer l’agriculture et répondre à ces besoins, Michel Eddi ne croit pas au « modèle classique de la révolution verte ». Il estime qu’une « transition écologique des agricultures est indispensable aussi pour assurer pour le coup, là, la survie des milieux ».
Reste donc une « équation singulièrement ambitieuses » : mettre ensemble tous ces éléments en à peine vingt ans. D’ailleurs « des scénarios qui laisseraient à penser qu’on n’y parviendrait pas ne sont pas complètement écartés aujourd’hui ». D’où la nécessité de « sonner la mobilisation générale » afin de parvenir à un résultat satisfaisant.