Finalement le bras de fer entre les médias privés et les services des impôts, qui s’annonçait torride et mouvementé aux yeux de nombre d’observateurs, a viré à l’apaisement pour aboutir à un dénouement plutôt négocié. En effet, après la saisie des matériels de bureau du journal ‘’Le Courrier’’, les responsables de l’hebdomadaire ont décidé d’adopter un comportement plutôt citoyen en décidant de s’acquitter, en toute responsabilité, des charges fiscales à eux imposées par la Direction Générale des Impôts (DGI).
C’est ainsi que, a expliqué le Directeur de publication dudit journal, M. Ali Soumana, des démarches ont entreprises pour se mettre en contact avec les services des Impôts. « Nous avons pu rencontrer quelques responsables, et nous avons fait un premier règlement de 1 million francs CFA. Avec eux, nous avons convenu d’un plan de règlement de notre dette fiscale. Nous avons entrepris ces démarches parce que nous faisons un travail à vocation citoyenne, nous sommes citoyen nigérien et nous devons nous soumettre aux lois et règlements de la République du Niger ».
En privilégiant cette attitude, les responsables du journal ‘’Le Courrier’’, veulent jouer la carte du citoyen modèle. « Nous ne sommes pas un rebelle, nous sommes un citoyen respectueux et respectable, c’est donc pour ça que, avec toute l’équipe du journal ‘’Le Courrier’’, nous sommes concertés pour entreprendre cette démarche ».
Et la démarche a payé. En effet, elle a permis de comprendre que ce qui était perçu comme étant une manœuvre de harcèlement n’est rien d’autre qu’un acte administratif normal, dénué de tout esprit de règlement de compte et d’animosité à l’encontre du journal et de ses responsables. « Au niveau des services des impôts, nous avons trouvé un esprit compréhensif, aussi nous avons réglé directement à la caisse la somme d’un million CFA. Nous comptons, dès que possible, continuer à régler nos dettes fiscales au nom de notre pays qui a besoin d’être construit ; parce que notre pays rencontre des difficultés d’ordre financier du fait de l’irresponsabilité de certains citoyens nigériens, et nous, nous n’allons pas nous lancer dans cette logique, nous sommes responsables et nous allons aider notre pays à se relever », a tenu à souligner M. Ali Soumana.
S’il est vrai que les organes de presse, tout comme les autres entreprises privées et publiques, doivent s’acquitter de leurs devoirs citoyens, notamment en s’acquittant de leurs obligations vis-à-vis des services fiscaux, il n’en est pas moins que ces derniers ne doivent pas perdre de vue la situation de précarité qui pèse sur l’épanouissement de nos entreprises de presse, dans un environnement où le lectorat s’amenuise pour se réduire à sa portion congrue.