Dans le monde libéral, l’argent est roi et avec lui, on peut tout faire, y compris provoquer et entretenir des sentiments. C’est ce que Dijé a compris, elle qui en a fait usage pour écarter un déluge qui menaçait son foyer. Un vrai déluge car son mari, un jeune cadre des finances avait décidé de lui coller une coépouse, une jeune femme très belle qui, très certainement la mettrait à la touche.
C’est par l’intermédiaire d’une de ses amies que Dijé a eu vent des fréquentations de son mari. Après vérifications, Dijé a fini par tirer la conclusion que son mari la trompait réellement avec cette jeune fille du nom de Hadi, une étudiante en 3ème année de médecine qui entamait sa 24ème année. Certes, avec la trentaine sonnée, Dijé n’est pas encore aussi ratatinée que ça pour que son mari ait envie de la reléguer en une pièce de rechange ; elle n’a qu’un enfant, ce qui n’a entamé ni sa beauté ni ses rondeurs. Cependant, d’une coépouse, Dijé ne l’a a jamais ni souhaitée ni voulue. Alors, une fois ses vérifications terminées, elle a juré de ne pas se laisser faire. Un après-midi, alors que son mari s’est rendu au village pour rendre visite à ses parents, Dijé décide de mettre son plan à exécution. Il est 19 heures. La faculté de médecine commence à vomir les premiers étudiants enfermés dans leurs salles de cours depuis 15 heures. Les plus nantis sautent dans les véhicules de leurs parents qui les attendent à la sortie.
Dans la même catégorie, on remarque ceux qui possèdent leurs propres voitures ou motos. Enfin, les plus démunis ou les plus humbles attendent sagement un taxi qui viendra les conduire à leur destination. Hadi fait partie de cette catégorie et, de la médecine à son quartier situé à L’aéroport, ce n’est pas moins de 800 francs qu’elle dépense à chaque fois pour se rendre à son cours. Aujourd’hui, une aubaine attend Hadi. En effet, à peine a-t-elle atteint le goudron qu’une jeune femme sur une moto dame toute neuve s’arrête à son niveau. Elle lui propose de lui raccourcir le chemin. Hadi accepte et sa surprise ne fait que grandir quand la jeune dame lui propose de la déposer jusque chez elle, bien qu’elle lui ait indiqué une destination diamétralement opposée à la sienne. La jeune femme qui n’est autre que Dijé dépose Hadi chez elle et, au moment de la quitter, elle lui fait cet aveux : « Ma chérie, cela va te sembler étonnant mais… mais… euh… excuse- moi si ce que je vais te dire va te blesser. Mais ma… chérie, je t’ai observée pendant longtemps, est ce que tu veux être une amie à moi ? ».
Au lieu de laisser l’impression d’être tombée du ciel, Hadi agit le plus naturellement possible. Plus, elle se rapproche de Dijé, la dévisage longuement et lui dit : « je ne vois aucun problème à cela. Nous sommes désormais chéries. ». C’est parti ! Une rencontre, deux, puis trois. Et à chaque fois que les deux amies se séparaient, Dijé accompagne sa chérie d’une importante somme d’argent. Elle finit par lui payer une moto. Un soir, Dijé reçoit un coup de fil étonnant de Hadi qui l’invite à une sortie dont elle ne précise pas la destination. Les deux amies se retrouvent dans un de ces hôtels luxueux qui ressemblent fort bien à des villas de plaisir. La surprise de Dijé ne fait que grandir quand Hadi la fait monter à une des chambres du premier étage. Les deux « chéries » se retrouvent, Hadi allongée dans le lit et Dijé assise sur une chaise. Après un temps d’une causerie bien remplie, Hadi quitte le lit et se plante au-dessus de Dijé. Elle entreprend de lui caresser les cheveux tout en disant : « Tu sais chérie, les hommes, je n’en ai que faire. Je les accepte juste pour renforcer un peu plus ma maigre bourse.
Mais mon affaire, c’est la femme ; et toi, tu m’as plu dès le premier jour. Je t’aime et tu me rends folle ma chérie. ». Sur ce, elle entraîne Dijé sur le lit et entreprend de la déshabiller. Soudain, Dijé lui attrape la main : « Je t’aime aussi ma chérie mais pour aujourd’hui, je suis indisposée. Mais dis-moi, tu te comportes comment avec les hommes ? ». Hadi émet un rire étouffé et dit : « Jamais je ne marierai à un homme ; juste pour passer le temps ». Dijé est à présent rassurée que cette union entre Hadi et son mari n’est que circonstancielle et éphémère, sans issue. Cependant, son gros problème reste cette jeune fille qui ne cesse de la harceler au téléphone et qui veut bien la mettre dans son lit. Au dernier coup de fil, Hadi est même allée très loin : « J’ai quitté tous les hommes qui me tournent autour ; je n’attends que toi ma chérie ».