L’ONU et la Banque mondiale créent un mécanisme de prévention de la famine

Publié le lundi 24 septembre 2018 | Xinhua

© Autre presse par DR
Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale, les Nations Unies et leurs partenaires ont lancé dimanche le Mécanisme d'action contre la famine (FAM), une initiative inédite en matière de prévention de ce fléau.

Ce mécanisme novateur, soutenu par ailleurs par les géants numériques que sont Microsoft, Google et Amazon Web Services, est destiné à changer le statu quo, ont indiqué les organisations lors d'une conférence de presse conjointe.

D'après ces organisations, cette initiative "utilisera le pouvoir prédictif des données pour débloquer des fonds à travers des instruments de financement appropriés, en collaborant étroitement avec les systèmes existants".

Selon l'ONU et la Banque mondiale, le nouveau dispositif pourrait sauver des millions de vies et réduire les coûts humanitaires de près de 30%.

La famine constitue une question morale fondamentale, a estimé le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim lors de la cérémonie de lancement du FAM au siège de l'ONU à New York.

"Le fait que des dizaines de millions de personnes souffrent encore de malnutrition sévère et de la faim est une tragédie et le fait qu'au XXIe siècle nous n'ayons pas éliminé la famine est un échec collectif", a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a qualifié le FAM de "nouvel outil important qui aidera à prédire et donc à prévenir l'insécurité alimentaire et la famine", ajoutant que celui-ci allait assurer la sécurité alimentaire et inspirer les donateurs et les organisations humanitaires à agir rapidement pour sauver des vies et prévenir les souffrances.

Saluant un "partenariat multipartite réussi", il a noté que le FAM utilisera des technologies de pointe, dont l'intelligence artificielle et l'apprentissage machine, pour créer des systèmes d'alerte précoce en mesure d'indiquer quand une crise alimentaire risque de se transformer en famine.

Au cours des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) en 2017, MM. Kim et Guterres s'étaient engagés à avoir une tolérance zéro envers la famine. Pour ce faire, la Banque mondiale, l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ainsi que d'autres partenaires internationaux avaient alors convenu de développer le FAM.

En 2017, plus de 20 millions de personnes dans le nord-est du Nigeria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen ont été confrontées à la famine ou à une situation proche de la famine. Ces facteurs persistent dans de nombreuses régions du monde, au risque d'anéantir les acquis du développement dans les pays en situation de pauvreté chronique.

Aujourd'hui, 124 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire critique et ne pourront survivre sans une aide humanitaire d'urgence. Plus de la moitié d'entre elles vivent dans des zones de conflit.

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