La 2ème session ordinaire du Conseil national du dialogue politique (CNDP), au titre de l'année 2018, s'est tenue le vendredi 21 septembre dernier à la Primature, sous la présidence du Premier ministre, Chef du gouvernement, SE. Brigi Rafini, président du CNDP. Cette rencontre, dont l'objectif est de faire le point sur l'état d'avancement du processus électoral, a enregistré la présence des partis politiques de la majorité et une partie des partis non affiliés. Cependant, comme pour les précédentes réunions du CNDP, les partis membres de l'opposition n'ont pas répondu présents. Des assurances, quant à la bonne marche du processus, ont été données par le président de la CENI, Me Issaka Sounna et par le Chef du gouvernement, SE. Brigi Rafini, président du CNDP.
La réunion s'est déroulée en présence du Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, M. Bazoum Mohamed ; des grands témoins et des représentants des partis politiques de la majorité et de certains partis non-alignés, mais en l'absence des partis membres de l'opposition qui continuent de boycotter cette instance. Le président de la Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI), Me Issaka Sounna, a porté à la connaissance de l'assistance l'état d'avancement du processus électoral. Selon le président de la CENI, l'institution est en train de tout mettre en œuvre pour établir un fichier électoral biométrique et cela malgré les difficultés liées à la nouveauté du fichier biométrique et l'environnement politique et sécuritaire et sur le choix de l'opérateur qui se charge de la confection du fichier biométrique.
Après les explications du président de la CENI, les membres du Conseil National de Dialogue Politique présents à la réunion ont soulevé un certain nombre de préoccupations, notamment au
niveau du fichier biométrique. Les discussions ont également porté sur le délai de l'élaboration et le financement dudit fichier ainsi que sur l'organisation des scrutins locaux et des autres élections. Les membres des partis politiques présents à la réunion ont en effet exprimé leurs inquiétudes car ils estiment qu'il y a un retard dans le cadre du recensement et de l'élaboration de pièces d'état civil. Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante a rassuré les membres des partis politiques présents à la rencontre de l'engagement de l'institution pour mener à bien sa mission.
« Nous n'avons pas de problèmes à organiser nos élections avec nos propres moyens », rassure Brigi Rafini
Tirant les conclusions de cette session, le président du CNDP s'est réjoui du climat qui a prévalu lors des débats. «Les échanges n'ont pas été complaisants, c'était certes parfois un peu houleux mais tout s'est passé dans la fraternité et dans la compréhension et c'est cela l'esprit du CNDP », a-t-il déclaré. M. Brigi Rafini a par ailleurs regretté l'absence de l'opposition et de certains partis non affiliés. « Cette réunion s'est malheureusement tenue sans la présence des partis politiques de l'opposition et de certains partis non affiliés. Nous le regrettons sincèrement parce qu'il n'y vraiment pas de quoi boycotter cette séance combien cruciale pour les partis politiques du Niger», a-t-il ajouté. Les motifs invoqués pour l'essentiel, selon le Premier ministre, tournent autour du code électoral. C'est notamment la révision et la relecture du code électoral. « Pour qui connait le mode de fonctionnement du CNDP, il n'y a aucun problème à cela, il suffisait d'être présent dans la salle et de demander l'inscription de ce point. Aucun obstacle, je suis sûr, n'allait s'opposer à cette
volonté de rediscuter de cette question du code électoral», a indiqué SE. Brigi Rafini.
En outre, le président du CNDP a réaffirmé la disponibilité de cette instance à convoquer une réunion extraordinaire, à la demande des partis politiques qui le souhaitent, pour mettre en place un mécanisme de réexamen de cette loi électorale. Il n'y a aucun complexe à le faire, a-t-il estimé. « Notre porte est grandement ouverte, en tout cas si c'est de cela qu'il s'agit nous considérons qu'il n'y a aucun obstacle et nous devons nous retrouver tous ensemble, dès la semaine prochaine, pour examiner les différents points qui font l'objet de contestation par certains partis politiques», a-t-il annoncé. Le Premier ministre a aussi évoqué la question du chronogramme des élections ainsi que de leur financement. «Nous venons donc de finir nos échanges, qui nous ont permis de déterminer essentiellement l'évolution du processus électoral conduit par la CENI» a souligné le président du CNDP.cndp-1
S'agissant du chronogramme, les choses sont claires selon le Premier ministre. « Les partis politiques ont souhaité être amplement informés des changements qui peuvent intervenir au niveau de ce chronogramme et à cet effet, l'assistant y compris la CENI ont convenu qu'il y ait un espace auprès de la CENI pour qu'avec les partis politiques, l'information passe, pour que le dialogue s'instaure en permanence. Ce qui permettra à la CENI d'être en harmonie totale avec les partis politiques», a dit SE. Brigi Rafini. «Nous avons aussi parlé de la campagne de sensibilisation et des audiences foraines. Là également des remarques ont été faites pour que le processus puisse s'accélérer et
s'intensifier de manière à toucher le maximum d'électeurs. Des recommandations en termes de meilleure communication, pour une bonne communication du public ont été faites», a noté le président du CNDP.
Evoquant la question du fichier biométrique, il a indiqué que les inquiétudes sur un éventuel retard sur le processus d'élaboration de ce fichier ont été dissipées après les explications données par le président de la CENI. «Je pense qu'il n'y pas lieu de s'inquiéter car dans le délai, nous aurons notre fichier biométrique», a-t-il ajouté. Par rapport au financement du processus électoral, le Premier ministre a déclaré « le gouvernement prendra toutes les dispositions pour que ce financement soit assuré par les ressources nationales. Toutes les dispositions sont prises pour qu'il en soit ainsi. Nous n'allons pas dépendre d'un quelconque partenaire pour bien organiser nos élections. S'il y a des bonnes volontés qui veulent nous appuyer, bien sûr nous les recevrons avec beaucoup de plaisir, nous souhaitons d'ailleurs qu'ils nous appuient mais sachons que nous n'avons pas de problèmes à organiser nos élections avec nos propres moyens. Soyons rassurés et sereins sur cette question de financement de nos élections» a ainsi conclu SE. Brigi Rafini.