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Quand le lait ‘’ made ailleurs’’ impose …sa loi au Niger, un grand pays d’élevage

Publié le mardi 25 septembre 2018  |  Agence Nigerienne de Presse
La
© Autre presse par DR
La région UEMOA plus la Mauritanie, le Tchad et le Nigéria, produisent plus de 6 millions de litres de lait par an
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Niamey (ANP)- le Niger, grande terre d’élevage avec plus 37 millions de têtes de bétail se ‘’nourrit’’ en grande partie du lait importé qui sert pour l’essentiel d’intrant de base pour la quinzaine d’unités industrielles de transformation laitière que compte le pays , a appris l’ANP au près de la Direction de la Promotion industrielle au ministère nigérien de l’industrie.
Au Niger, le tissu industriel est certes très peu diversifié - 113 unités industrielles de transformation en activité (hors boulangerie- mais les sociétés de transformation laitière sont en plein essor avec 16 unités représentant 37 % des 42 industries agroalimentaires. La plupart d’entre elles ont installées à Niamey cohabitant avec des productions artisanales à échelle réduite qui échappent aux statistiques officielles.
Le développement des unités de fabrication des produits laitiers est la conséquence de la volonté de modernisation de l’élevage avec la construction de ranchs d’embouche et d’abattoirs frigorifiques, explique-t-on au ministère de l’Industrie : L’Etat s’était engagé dans la transformation industrielle de produits agricoles aux premières heures de l’indépendance en créant la SOTRAMIL (société de transformation du mil) et l’OLANI (Office du Lait du Niger).
Les unités industrielles laitières fabriquent tout ce qui est yaourt, lait entier pasteurisé, lait caillé, lait diététique dans diverses formes d'emballage notamment des sachets de 200 ml, des bouteilles 33 cl. Les Nigériens consomment beaucoup de produits laitiers. Mais cette industrie laitière dépend en grande partie d’importations de poudre de lait d’Amérique du Sud et d’Europe.
La Direction de la Promotion industrielle alerte que l’approvisionnement en matières premières constitue à l’heure actuelle le problème principal de certaines entreprises ce qui risque malheureusement de leur être fatal si des solutions conséquentes à court, moyen et long termes ne sont pas envisagées.
Mélangé avec la poudre de lait, le lait local est acheté à bas prix. Les laiteries artisanales qui vendent le lait nigérien en circuits courts ne fournissent que de faibles volumes, faute de circuits organisés dans un vaste pays où les réseaux routiers sont peu développés. S’y ajoutent le sous-financement du secteur, l’absence d’organisation des producteurs et l’exploitation traditionnelle de l’élevage dominée par la transhumance.
Résultat, La hausse sans précédent du prix de lait en poudre sur le marché international pèse sur la trésorerie fragile de ces entreprises nationales de lait sans compter le creusement du déficit de la balance de paiement pour un pays dépendant pour l’essentiel de son approvisionnement.
Face à tous les problèmes qui empêchent nos unités industrielles de s’épanouir et d’être compétitives sur le marché intérieur mais aussi et surtout sur le marché extérieur notamment de la sous région, espaces Union Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le ministère de tutelle rassure que l’Etat a toujours essayé d’apporter en fonction de ses moyens son appui et sa contribution aux sociétés en difficultés.
Selon Mai Moussa Adam de la Direction de la Promotion industrielle au ministère de l’industrie Actuellement, le Ministère en charge de Industrie n’est pas en mesure de donner une statistique fiable sur l’état des lieux des unités industrielles non seulement par l’absence de suivi régulier de ces unités due à l’insuffisance des moyens financiers mais aussi le fait que la création d’entreprise relève du Centre de formalités des entreprises (CFE) ou guichet unique, un service de la maison de l’entreprise rattachée au Ministère du Commerce. Seules les unités qui ont soumis un dossier de demande aux bénéfices de code des investissements sont suivies.
S’agissant de la contribution de ces unités de fabrication des produits laitiers dans le développement économique du pays, le site d’information Nigerdiapora a révélé que « La Société Niger- Lait SA a une capacité de transformation de 55.000 litres par jour tous produits confondus. En termes d'emplois, en 1995 la Société employait pratiquement 15 personnes. Elle emploie actuellement 117 salariés. C'est une entreprise qui a commencé avec moins de 15 millions de chiffres d'affaires en 1995. Elle fait depuis 2006 un chiffre d'affaires de 5 milliards de CFA ».
M. Mai Moussa Adam a annoncé que l’état du Niger a procédé à des mesures et réformes visant à améliorer le climat des affaires avec notamment la mise en place d’un dispositif institutionnel d’amélioration des indicateurs du climat des affaires ; l’élaboration et l’adoption d’une politique industrielle nationale ; un code d’investissement adéquat ; la mise en place d’un cadre de concertation et de partenariat public/ privé ; la chambre de commerce d’industrie du Niger et plusieurs autres structures d’encadrement et d’accompagnement dans le secteur.
Quelque fois, ces industries de fabrication des produits laitiers sont pointées de doigt quant à la mauvaise qualité des produit utilisés dans la chaine de production, récemment le ministre en charge de la santé a entamé des visites inopinées au sein des ces industries pour le contrôle et le suivi de la recherche de la qualité au sein de ces industries.
La contribution de l’industrie manufacturière au PIB n’a guère dépassé les 10%, ce qui traduit le faible degré d’industrialisation du pays. La valeur ajoutée dans l’industrie (hors industries extractives) manufacturière en proportion du PIB était de 5,7 % en 2015 pour une cible de 10% en 2021. Selon Institut Nationale de la Statistique, l’Indice de Production Industrielle(IPI) au 4ème trimestre 2017 égale à 143,7. La faiblesse de la transformation est une des sources de l’insuffisance de la demande d’emplois, des exportations et de leur diversification ainsi que des devises. Cette faible et lente transformation structurelle est liée, entre autres : à l’absence d’une véritable politique industrielle, à un environnement des affaires peu incitatif, à des coûts de transaction relativement élevés (transports, énergie, TIC) et l’insuffisance des ressources humaines spécialisées, selon le Pan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021).

AIO/CA/MHM ANP 0085 Septembre 2018.
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