Une épidémie de paludisme qui sévit depuis janvier au Niger, a fait 1 584 morts sur 1 359 029 cas confirmés dans les formations sanitaires du pays, a annoncé samedi le Programme national de Lutte contre Paludisme à Niamey.
L'information a été donnée samedi au cours d'une conférence de presse par la coordinatrice du programme, Mme Djermakoye Hadiza Jackou, réagissant à une alerte de l'ONG Médecins Sans Frontière (MSF) faisant cas d'une explosion sans précédent de la mortalité infantile due essentiellement au paludisme dans la zone de Magaria, dans la région de Zinder (centre-Est du pays).
Selon un communiqué diffusé mardi dernier par MSF et repris par les médias locaux et les réseaux sociaux, dix enfants de moins de cinq ans décèdent chaque jour dans son centre de santé de Magaria. Cette ONG a affirmé prendre actuellement en charge 730 enfants, dont 208 sont dans un état critique. Ils souffrent de complications dues à des formes graves de paludisme ou de malnutrition.
La responsable du programme nigérien contre le paludisme a démenti ces informations, précisant au contraire que seuls 67 décès liés à la maladie avaient été recensés à Magaria depuis le début de l'année, sur 33 812 cas chez les enfants de cette frange d'âge, "contrairement au 10 décès par jours relayé par certaines informations erronées sur les médias".
Elle a rappelé qu'au Niger, le paludisme est un problème de santé publique, et qu'il est la résultante de plusieurs facteurs dont la forte pluviométrie, les mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement. Il est transmis par la piqûre d'un moustique anophèle femelle et survient de façon endémique avec des pics épidémiques en période des pluies appelée "période de haute transmission".
Pour la prise en charge des malades, elle a rassuré que le ministère de la Santé publique et ses partenaires techniques et financiers ont mis en place dans tous les districts de santé du pays des quantités suffisantes de produits de dépistage et de traitement des différents cas.