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Le Niger est un grand laboratoire politique si nous savions nous en servir…

Publié le mardi 2 octobre 2018  |  Tamtam Info
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© Autre presse par DR
Cour Constitutionnelle: la situation socio politique au Niger tend vers une décrispation !
Photo : Issoufou BOUBACAR KADO
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En politique, le mensonge, la duperie, le faux fuyant, les peaux des bananes vont de pair dans certains milieux. Dans ses mémoires, le général de Gaulle écrivait : il m’arrivait de temps en temps de mentir au nom des intérêts supérieurs de la France. Donc les grandes puissances n’ont pas des amis mais des intérêts.

Le même général De Gaulle d’ajouter, si Ahmed Sekou Touré était un français, j’allais faire de lui mon premier ministre car c’est un nationaliste.

À méditer !

Il faut savoir donc distinguer la vraie graine de l’ivraie. Mon vieux défunt père, Boubacar dit KADO MAGAGI, racontait : la politique c’est comme un jeu de boule, quand tu places ton « cochoné » quelqu’un viendrait le déplacer et placer à son tour son « cochoné « .

Quand le sous-préfet de Birni N’Konni des années 1966 , était venu l’informer d’une attaque imminente des combattants de « SAWABA « , dans la région de Konni, mon brave père avant de prendre son fusil de chasse et sa chemise des amulettes, pointait de doigt l’arbre à palabres , et disait ,dans les années 1946 , avant la rupture entre les deux cousins ,Djibo Bakary et Diori Hamani , c’est ici , Zodi EKIA, Diori Hamani, Djibo Bakary et moi que nous nous entretenions . Les militants du parti SAWABA étaient à majorité au PPNRDA avant la création du SAWABA en 1955.

Tous les trois sont mes amis, malgré mon paludisme si je ne partais pas , mon autre ami en occurrence Diamballa Yansambou Maiga, ne comprendrait pas , car il comptait beaucoup sur mon moi, pour rallier au PP RDA : Oumani Attou, Bouzou Mahamane Dan Zambadi, Attewal Ibrahim le vieux, Aboubacar Sanda , ect tous des chefs traditionnels très puissants et influents .

À la conférence nationale souveraine, le commandant Ousmane Dan Galadima, chef des commandos de SAWABA, nous confiait et confirmait que c’est à partir de Konni qu’ils ont pris la décision de présenter le Président Diori Hamani comme leur candidat au palais bourbon, grâce au conseil d’un marabout du sultan de Sokoto que KADO MAGAGI a consulté en leur demande.

La rupture était intervenue suite une divergence idéologique, les partisans de Djibo Bakary étaient pour le non à De Gaulle, ils sont pour l’indépendance immédiate et ceux de l’autre courant ont opté pour la collaboration avec la puissance coloniale.

Nous devrions tirer les enseignements de la suite.

Un autre « Sawabiste » me disait que le vieux Kado était leur grand ami, c’est grâce à lui , au moment chaud de la guérilla SAWABA, contre le régime du RDA , que des dégâts importants ont été évités dans la région de Konni.

Tout ce rappel pour vous dire comme disait la cantatrice Habsou Garba, en politique tout est possible. L’on peut être au pouvoir et avoir des amis dans l’opposition, l’essentiel que chacun reste dans son rôle statutaire.

Les hommes politiques nigériens ne finissent pas de nous réserver des surprises. Tout est possible dans l’arène politique nigérienne.

Par contre, l’exercice de la mission politique ne devrait pas nous faire oublier que nous sommes tous citoyens d’un même pays et que nous cherchons à converger tous vers un même but, le bonheur du peuple nigérien.

Au Niger, nous avons vécu toutes sortes de combinaisons politiques et ceci ne date pas de notre génération. Notre génération a connu l’Alliance des Forces de Changement, la nouvelle majorité, l’Alliance LUMANA, PNDS, la MNR, ect… la liste n’est pas exhaustive.

Un vétéran de la politique, disait, « en politique, tous les coups sont permis pour parvenir à ses fins « , cependant nous ne devrions pas perdre de vue que la politique était conçue pour être un art de bien gérer la cité en vue de conduire le peuple vers le bien- être social, dans la cohésion sociale, l’harmonie et l’unité nationale.

Un véritable homme politique n’est pas intéressé par le matériel, le bien personnel, ce qui l’intéresse c’est le bien-être de son peuple et le bon héritage de bonne conduite qu’il léguera à la future génération.

En effet, les biens matériels et l’héritage de bonne conduite laissés par : Djibo Bakary, Diori Hamani, Général Seini Kountché, Léopold Kaziendé, Harouna Kouka, Amadou issaka, Maidah Mamoudou, Boukary Sabo, Noma Kaka, Barkiré Halidou , Garba Katambé, Ibrah Kabo, Diamballa Maiga, Boubou Hama et autres qu’on avait accusé faussement de détourner les biens publics , illustrent bien cette réalité.

Ils n’ont pas laissé des biens matériels importants à leur descendance mais ils l’ont léguée une bonne éducation. En effet, ils ont laissé à notre génération un grand héritage inestimable, celui de l’amour du pays, du sacrifice pour le bien-être de jeunes générations.

Si nous sommes ce que nous sommes au stade actuel de l’instruction, c’est bien parce qu’ils avaient consenti beaucoup de sacrifices, pour nous éduquer malgré les maigres moyens dont ils disposaient.

Il appartiendrait donc à notre génération de prendre collectivement conscience de notre existence en tant que citoyens d’un pays très riche en ressources naturelles et compétences humaines mais qui n’arrive pas élever ses champs très hauts par rapport à ceux des autres.
Nous devrions par conséquent bannir la heine , la corruption, la paresse, le mensonge, et les fausses accusations de nos mœurs et coutumes politiques afin de tendre vers la cohésion sociale, l’harmonie et l’amour du prochain.

L’impossible n’est pas nigérien !

À bon entendeur salut !
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