Depuis hier matin, comme par un coup de baguette magique, tous les automobilistes de la capitale se sont subitement mis à la ceinture. Idem pour les motocyclistes qui n'ont pas oublié d'enfiler leur casque sur la tête en sortant de chez eux. Vous avez compris, la décision du président du Conseil de ville de Niamey imposant, à partir du 1er octobre 2018, l'obligation du port de la ceinture pour les automobilistes ainsi que du casque pour les conducteurs des engins à deux roues a eu des échos favorables.
Du quartier SONUCI jusqu'à la Place du Petit marché, nous nous sommes amusé à vérifier le comportement des usagers de la capitale face à l'entrée en vigueur de cette nouvelle règlementation. Et le constat est tout simplement édifiant ! En effet, tout au long du parcours, nous avons pu constater que tout le monde (ou presque), automobilistes comme motocyclistes, a fait l'effort de se conformer à la nouvelle réglementation.
Le constat est surtout frappant chez les taximen et les conducteurs de véhicules de transport urbain, même les ''Faba-faba'', où le port de la ceinture a été totalement adoptée, comme si ils faisaient ça depuis des années déjà. Il semblerait d'ailleurs que, quelques jours avant l'entrée en rigueur de cette nouvelle règlementation, les préparatifs allaient bon train sur le marché de la ferraille où la spéculation sur les prix de la ceinture de sécurité battait son plein. Ainsi, la ceinture que personne n'a jamais demandée sur ce marché était devenue une des pièces les plus recherchées, le prix évoluant en crescendo de 15.000 F jusqu'à frôler souvent les 50.000 F. C'est le cas aussi du casque dont la vente a subitement pris l'allure d'une vraie traite sur les marchés de la capitale.
Il est cependant déplorable de constater que les seuls deux cas de non -conformité pour le port de la ceinture, que nous avons eu à constater sur notre parcours, concernent un porteur de tenue (en l'occurrence un policier) et un civil. Ce dernier, lui, visiblement avait oublié l'entrée en vigueur de la nouvelle disposition. En effet, il a suffi d'un geste de rappel de notre part pour qu'il tire la ceinture pour la mettre en attache. Pour le cas du policier qui roulait en ignorant royalement la ceinture, même si on peut lui accorder le bénéfice du doute en espérant que c'est aussi un autre cas d'oubli, nous insistons quand même pour rappeler que le bon exemple doit d'abord venir de ceux là-mêmes qui sont en charge de veiller à une ferme application de la loi.
En résumé, même s'il est vrai que la crainte de l'amende policière y est un peu pour quelque chose, il est réconfortant de noter que les Nigériens apprennent de plus en plus à s'ouvrir au changement de comportement tant attendu d'eux. En espérant que le cap sera ainsi maintenu...