Le ministre burkinabè des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, a appelé samedi la communauté internationale à renforcer son soutien à la Force conjointe du G5 Sahel dans sa lutte contre le terrorisme.
Le Burkina Faso en appelle au Conseil de sécurité afin qu'il place la Force du G5 Sahel sous le mandat du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies en vue de lui assurer un financement pérenne et multilatéral, a déclaré M. Barry dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
Le Burkina Faso, a-t-il expliqué, reste "très préoccupé par l'insécurité et les attaques terroristes dont il est l'objet". Naguère limitée à la partie nord du pays, "la menace terroriste s'est progressivement étendue vers d'autres régions, notamment le sud-ouest et l'est", frontaliers respectivement de la Côte d'Ivoire et du Ghana d'une part, du Niger, du Bénin et du Togo d'autre part, a-t-il précisé.
Rappelant que les terroristes s'en prennent non seulement aux symboles de l'Etat mais aussi aux civils, notamment aux élèves et aux enseignants, M. Barry a indiqué que plus de 520 établissements scolaires étaient actuellement fermés dans son pays, "soit près de 56.000 élèves privés de leur droit à l'éducation".
Aucun pays ne peut à lui seul lutter contre le terrorisme, a affirmé le ministre. "Même regroupés comme l'ont fait les pays du G5 Sahel pour mutualiser leurs efforts (...) nos pays ont absolument besoin du soutien de la communauté internationale pour rendre opérationnelle la Force conjointe du G5 Sahel", a-t-il dit.
Le G5 Sahel ou "G5S" est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d'un sommet en février 2014 par cinq États du Sahel : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad.
Le ministre burkinabè a par ailleurs évoqué "la prévention" comme étant "au cœur de la consolidation et de la pérennisation de la paix". C'est pourquoi, a-t-il dit, le gouvernement de son pays a lancé le Programme d'Urgence pour le Sahel pour la période 2017-2020, comme une "réponse holistique au double défi socioéconomique et sécuritaire" à travers la réalisation d'infrastructures et la promotion d'activités de production et de transformation.
Il s'est félicité à cet égard du soutien du système des Nations Unies et de l'Union européenne dans la mise en œuvre de ce programme.