Dans un rapport publié lundi, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévient que des millions de personnes en Afrique pourraient basculer dans la pauvreté et la faim en raison de la hausse des températures si les gouvernements n’agissent pas rapidement pour limiter le réchauffement global à 1,5°C.
Pour le GIEC, des millions d’individus en ressentent déjà les effets et le GIEC vient juste de montrer que les choses pourraient nettement empirer. « Fixer la limite à 2 degrés constituerait une sentence de mort pour les habitants dans de nombreuses régions d’Afrique. Plus vite les gouvernements se rallieront à la révolution des énergies renouvelables et œuvreront à protéger les communautés à risque, plus grand sera le nombre de vies et d’existences épargnées », mentionne le rapport.
En effet, rappellent les experts du GIEC, les catastrophes naturelles comme les sécheresses et les inondations ont empêché le développement du continent africain, tout comme les fluctuations de la production agricole, à cause des variations climatiques, ainsi que des systèmes agricoles inefficaces, provoquent une insécurité alimentaire, l’un des plus évidents indicateurs de la pauvreté.
Pour sa part, fait remarquer le directeur panafricain chez Oxfam International, Apollos Nwafor, « une Afrique plus chaude est une Afrique qui souffre davantage de la faim », ajoutant qu’avec seulement 1,1 degré de réchauffement au niveau global aujourd’hui, « les récoltes et le bétail, à travers la région, sont touchés et la faim progresse, les cultivatrices pauvres avec des petites surfaces dans les zones rurales faisant partie des populations les plus touchées. À partir de là, les choses ne font qu’empirer », prévient-il. Il a indiqué que si les dirigeants du monde ne font rien, les dégâts infligés à la planète et à l’humanité prendraient une trajectoire exponentielle vers le pire et l’irréparable. Face à la situation, Oxfam appelle à des financements accrus, responsables et transparents en faveur du climat de la part des pays riches, des financements qui aident les petits exploitants agricoles, en particulier les femmes, à réaliser leurs droits à la sécurité alimentaire et à la justice climatique.
En l’absence d’action urgente pour réduire les émissions mondiales, la fréquence des chocs et stress climatiques en Afrique devrait augmenter fortement, conclut-t-on.