Niamey – 35.598 migrants nigériens ont été expulsés d’Algérie depuis 2014 dont 12.177 pour les 9 mois de 2018, selon les estimations de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) a annoncé lundi 8 octobre à Niamey le rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits des réfugiés en fin de mission au Niger, estimant que ces expulsions collectives’’ est une violation des conventions internationales’’.
Ces refoulements massifs visent en particulier des femmes et des enfants de la région de Zinder en situation de vulnérabilité qui migrent- se soldant parfois par des drames, NDLR- vers l’Algérie où ils s’adonnent à la mendicité, a expliqué M. Morales.
Depuis 2017, ces expulsions collectives vers le Niger ont concerné des non nigériens notamment des ressortissants du Cameroun, du Ghana, de la Guinée et du Nigéria dont le nombre a été estimé à plus de 8000, a-t-il ajouté.
Selon le rapporteur onusien, à partir de Tamanrasset, le poste frontalier algérien , les migrants non nigériens sont abandonnés au point dit ‘’zéro’’ à 15 km de la frontière du Niger où ces derniers, des enfants, des femmes et des hommes sont obligés de marcher dans le désert près 25 km, sans aucune assistance des autorités algériennes et nigériennes, pour joindre Assamaka (, poste frontalier du Niger).
D’Assamaka, les migrants sont laissés à leur sort pour rejoindre Arlit où ils sont pris en charge par un centre de transit de l’OIM, a-t-il relaté, appelant les autorités algériennes à arrêter ces expulsions collectives en respectant ses engagements internationaux.
Le rapporteur spécial des droits humains des réfugiés a effectué une mission au Niger du 1er au 8 octobre au cours de laquelle il a rencontré des autorités nigériennes, des partenaires actifs dans le domaine et s’est rendu à Niamey et Agadez, principale voie d’entrée et de sortie où il a visité des centres et des ghetto des migrants et échangé avec ces derniers.
La mise en œuvre de la loi anti migratoire adoptée en 2015 au Niger a limité les flux des migrants, passant de plus de 333.891 en 2016 à 43.380 en 20118, selon les estimations de l’OIM, toutefois, il en découle des défis liés aux droits humains, en croire l’expert onusien.