Radio France Internationale, plus connue sous son sigle de RFI, est sans doute le média le plus écouté en Afrique francophone et singulièrement au Niger où elle est considérée comme la radio des « intellectuels » au point où le « jingle » du « journal Afrique » était devenu, un moment, la sonnerie préférée de nos portables.
Mais les relations entre notre pays et RFI n’ont pas toujours été au beau fixe. L’on se souvient, lors de toutes les rebellions qu’a connues le pays, RFI et les Français en général, soutenaient systématiquement « la cause touarègue ». Les attaques et les interventions des « rebelles touarègues » étaient abondamment couvertes. L’on se souvient également, les représentants des rebelles en France se servaient de RFI pour vilipender et discréditer leur pays sur la scène internationale. Les nigériens, à commencer par l’écrasante majorité des touaregs, avaient vécu très mal cette situation. Depuis lors, les relations entre notre pays et le média public français ont commencé à se détériorer. Une correspondante de RFI qui passe aujourd’hui pour une « spécialiste du Niger », fut même expulsée en 2007. RFI opta alors pour le « correspondant sur place ».
Moussa Kaka fut recruté pour continuer « le boulot », un boulot qui consistait pour lui à ramener toutes les preuves accablantes pour son pays et à les agiter publiquement. Tandja Mamadou qui n’aime pas qu’on joue avec les intérêts vitaux et l’image de son pays, n’hésita pas à le coffrer. Ce n’est pas la première fois que RFI met en péril ses journalistes en Afrique. Souvenez-vous du correspondant Jean Hélène abattu à Abidjan au plus fort de la crise ivoirienne. C’était la « chasse aux Français ». Des jeunes armés de gourdins sillonnaient la capitale ivoirienne arborant des pancartes où sont inscrits : « A chacun son français ». Aujourd’hui, sil y a un sentiment anti français qui se développe en Afrique, il est à mettre, en grande partie à l’actif des incohérences éditoriales de RFI. Car, il faut que les français le sachent, le premier diplomate français en Afrique, c’est RFI.
Au Niger, l’impression générale est que RFI ne se prive aucunement pas du loisir de « persécuter » notre pays. L’uranium exploité par AREVA, une autre entreprise publique à l’instar de RFI, est sans doute, la cause essentielle de cet acharnement médiatique. Voici le tout dernier acte de cette persécution pour le moins subtile et violente à travers les titres développés par les journaux de RFI au début du mois d’octobre, à l’occasion de la commémoration des trois ans des otages enlevés à Arlit : « Marche symbolique des familles pour les trois ans de détention des otages français au Niger » et un peu plus loin « Françoise Larribe, épouse de Daniel Larribe, un des otages français retenus au Niger ». Dans les deux titres, l’allusion est claire : les otages français enlevés à Arlit sont « détenus » quelque part au Niger et mieux, ils pourraient être « retenus » par des nigériens.
Ce qui est totalement faux. Le gouvernement français avec M. Hollande en tête et les familles des otages savent pourtant que ces otages ne sont pas au Niger depuis qu’ils ont été capturés et qu’aucun nigérien n’a participé dans cette opération. Les journalistes de RFI sont-ils nuls en français ? Pourquoi cherchent-ils à accabler le Niger qui plus est, est une victime tout comme les otages et leurs familles ? Pourquoi RFI ne parle pas de la responsabilité d’AREVA dans cette affaire ? Pourtant, quelques jours seulement avant la prise d’otages, le Préfet d’Arlit avait écrit à AREVA pour l’avertir de la menace d’une probable attaque terroriste. Mais à l’époque AREVA avait banalisé son signal et l’avait même insidieusement accusé de « chantage sécuritaire » pour lui extorquer des fonds. Pourquoi les français veulent faire du Niger leur bouc émissaire ? RFI ignore-t-elle où se trouve les otages ? Naturellement non !
Tous les français savent que leurs compatriotes sont détenus quelque part entre l’Algérie, le Mali et la Mauritanie, mais pas au Niger. On a bien compris le message : En réalité c’est pour horrifier les « vrais français » et les dissuader de venir au Niger pour enquêter sur les activités d’AREVA. Alors pour corriger RFI, lire plutôt : « Marche symbolique des familles pour les trois ans de détention des otages français au Sahel» et « Françoise Larribe, épouse de Daniel Larribe, un des otages français retenus au Sahel». Bazoum Mohamed, en son temps devrait sortir pour donner des leçons de français et de géographie à ces français qui ne comprennent plus le français ! Quant à toi Mamane, tu ne dois plus accepter que ton Gondwana natal soit la cible facile des « incohérences éditoriales » de tes « amis » de RFI.