L’Intersyndicale des travailleurs du Niger (ITN) s’est réunie en session extraordinaire, ce mercredi 17 octobre à Niamey, à l’effet d’examiner son partenariat avec le gouvernement. Dans la déclaration qui a sanctionné la rencontre, l’ITN qui regroupe les sept (7) principales centrales syndicales du Niger (CDTN, CGSL, CNT, UGTN, UGSEIN, USPT et USTN), a fustigé plusieurs griefs qu’elle reproche au gouvernement de la 7e République.
Il s’agit, entre autres, de son « mépris affiché face aux préoccupations des travailleurs notamment le blocage de la signature d’un protocole d’accord prévu depuis le 13 juillet », « le blocage systématique des travaux du comité en charge du traitement des incidences financières depuis juillet 2018 », ainsi que « le blocage des avancements au choix au titre des années 2016, 2017 et 2018 ». Sur la même lancée, l’ITN a dénoncé, « la légèreté blâmable avec laquelle le gouvernement traite la question de l’organisation des élections professionnelles », avec notamment la non mise à disposition au Comité chargé du processus électoral (CONEP), ainsi que la non programmation des ressources nécessaires dans le budget 2019. Des griefs qui, selon l’ITN, témoignent du « manque de volonté politique et la fuite de responsabilité du gouvernement à faire face aux revendications des travailleurs malgré l’engagement du chef de l’Etat en personne, de satisfaire les doléances des travailleurs lors de l’audience du 3 mai 2018 ».
Ultimatum et mobilisation
Dans la déclaration signée par les 7 responsables des centrales membres, l’ITN exige, « la signature du protocole d’accord ITN-gouvernement, au plus tard le 24 octobre 2018 », « la finalisation des travaux du comité des incidences financières dans les mêmes délais », « la validation des travaux des comités des avancements », ainsi que « la tenue des élections professionnelles par l’inscription dans le budget 2019 des dépenses prévues par le CONEP ».
Par ailleurs, estimant à titre de rappel au gouvernement, « que son silence n’est nullement synonyme d’un chèque en blanc qu’elle lui aurait attribué », l’ITN a lancé, « un appel pressant à tous les travailleurs en vue de rester vigilants et mobilisés pour d’éventuels mots d’ordre ».
Avec cette sortie, l’ITN accentue la pression sur le gouvernement avec des risques d’embrasement social dans un contexte déjà agité notamment sur le plan politique, et une situation économique assez tendue.