L'ambitieux programme des autorités nigériennes de faire de leur capitale, Niamey, une ville moderne en vue d'accueillir le sommet de l'Union africaine (UA) en juillet 2019 est en train de se concrétiser, à en juger les innombrables chantiers de construction d'infrastructures, a-t-on constaté.
"Niamey sera la capitale de toute l'Afrique et par conséquent il faut que Niamey soit belle, que Niamey soit propre et que Niamey soit dotée d'infrastructures à la hauteur de l'événement", avait fait savoir le président Mahamadou Issoufou en lançant les travaux de construction.
Pour rappel, plus de 4.000 personnes, dont une cinquantaine des chefs d'Etat et de gouvernement, séjourneront à Niamey pendant plus d'une semaine à l'occasion de ce grand rendez-vous continental, selon les organisateurs.
Depuis plusieurs mois poussent un peu partout dans la capitale nigérienne des chantiers qui, en dépit des quelques désagréments qu'ils créent chez les usagers de la route notamment, suscitent tout de même un engouement général au sein de la population.
L'un des chantiers phares est la modernisation de l'aéroport international Diori Hamani pour répondre aux normes internationales dans la perspective du sommet. Les travaux de la société turque Summa, menés dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) et devant s'achever un mois au plus tard avant le sommet, se poursuivent activement.
Il s'agit de construire une nouvelle aérogare de passagers à deux niveaux avec des escaliers mobiles, fixes et par ascenseurs, de rénover l'ancien terminal et l'ancienne aérogare, d'étendre l'aire de stationnement, de construire des voies de circulation, de prolonger l'ancienne piste, de rénover les chaussées aéronautiques et de construire un nouveau pavillon présidentiel.
Pour ce projet d'un coût global estimé à 101 milliards de francs CFA (154 millions d'euros), le président Issoufou a estimé que cette entreprise du BTP, "qui a eu à relever les mêmes défis au Sénégal, en Guinée équatoriale, au Rwanda et ailleurs", sera en mesure de l'achever dans les délais.
Dans ce même souci d'embellir la ville et de contribuer significativement à l'amélioration des conditions de vie de la population, à la facilitation de la mobilité urbaine et au renforcement de la sécurité routière, des infrastructures routières plus modernes (échangeurs, grandes voies, carrefours) ont été réalisées et d'autres sont en cours de construction dans la capitale.
Il s'agit entre autres de l'échangeur Diori Hamani, le plus grand de la capitale, déjà opérationnel, et surtout une voie expresse, comprenant une chaussée en 2x2 voies avec des contre-allées et à double sens, longue d'une dizaine de kilomètres entre l'aéroport et le centre-ville.
Les travaux exécutés par l'entreprise SOGEA-SATOM, filiale de Vinci, sont très avancés et se poursuivent normalement, a-t-on constaté jeudi. Par ailleurs, vient s'ajouter la réalisation d'un troisième pont sur le fleuve Niger, reliant le nord et le sud de la capitale. Fruit de la coopération sino-nigérienne, il s'appellera pont Général Seyni Kountché, du nom de l'ancien président nigérien (1974-1987) et les travaux se poursuivent avec un taux d'exécution avancé, dix mois après leur lancement.
Cet ouvrage construit par l'entreprise chinoise China Harbour Engineering Company (CHEC) représente, selon l'ambassadeur de Chine au Niger, Zhang Lijun, "le plus grand projet dans l'histoire d'aide de la Chine au Niger et le plus grand projet d'aide chinois dans le domaine des ponts et des routes en Afrique". Son coût global est estimé à 48,5 milliards de FCFA (84,7 millions de dollars). L'ouvrage, long de 3,7km, aura une route 2x4 voies.
Par ailleurs, plusieurs cités et complexes hôteliers, dont cinq de grand standing, sont aussi en construction, avec le gros oeuvre pratiquement terminé : un hôtel Bravia de la chaîne Royal Continental (186 chambres), l'hôtel Noom du promoteur Chain Hotel (140 chambres), l'hôtel El Doria (184 chambres), un Hilton de 160 chambres et un hôtel présidentiel 5 étoiles où seront hébergés certains hôtes de marque. Celui-ci comptera plus de 190 chambres et devrait coûter 30 milliards de FCFA (52 millions de dollars).
Parallèlement, les travaux de construction du Centre de conférences international Mahatma Gandhi (CCIMG), du nom d'un des plus grands leaders politiques et spirituels indiens du XXe siècle, qui abritera les travaux du sommet, ont été officiellement lancés le 3 octobre dernier par M. Issoufou et se poursuivent activement.
Financé par l'Inde pour un coût global estimé à 35,4 millions de dollars, le CCIMG est construit en centre-ville sur une superficie de près de six hectares, à côté du futur hôtel présidentiel. Il sera "une infrastructure jamais construite en Afrique et qui symbolisera la diversité culturelle du Niger", selon les autorités du pays.
Il comprendra une salle de réunion plénière de 2.000 places, une salle de rencontre présidentielle, un bloc administratif, une salle de banquet de 600 couverts et d'autres installations connexes.