L’information est sur les réseaux sociaux et dans certains organes de la place. « Le général Salou Djibo aurait introduit une demande de retraite anticipée ». Le temps s’écoule, lentement mais sûrement, dévoilant progressivement les facettes de l’imbroglio politique vers lequel le Niger s’achemine.
L’élection présidentielle de 2021, en particulier, fait profiler de gros nuages d’inquiétude à l’horizon. Pour cause, le principal parti au pouvoir, le PndsTareyya, est miné de l’intérieur par une crise latente dont il n’a pas forcément les clés de la résolution. Déjà dans l’expectative avec l’incertitude d’un soutien de Mahamadou Issoufou à Mohamed Bazoum pour la candidature à la présidentielle au titre du parti, les militants du PndsTareyya ont eu un coup de tonnerre en apprenant que le Président Issoufou aurait un pacte secret avec le général Salou Djibo, le tombeur de Mamadou Tanja et chef de la junte militaire qui a dirigé la transition de février 2010 à avril 2011. L’information, donnée, pour une seconde fois, par Hama Amadou depuis Londres (Grande Bretagne) où il séjournait à l’invitation de la diaspora nigérienne vivant dans ce pays, n’est pas encore avérée, il y a toutefois dans l’environnement politique des faits qui tendent à faire croire que ça va barder bientôt au Niger.
Un comité de soutien de Mohamed Bazoum spontané a vu le jour. Un autre, acquis à Brigi Rafini, verrait bientôt le jour, apprend-on sur les réseaux sociaux. À l’exclusion du président du Pnds et du Premier ministre actuel, certains citent Mahamadou Issoufou, président de la République en fin de mandat. Il lui est prêté des intentions malveillantes. Et il a beau clamer qu’il ne modifiera pas la constitution ni briguer un troisième mandat que lui interdit formellement la loi fondamentale, beaucoup de gens continuent de douter de sa parole. Si la constitution nigérienne ne permet pas de le considérer comme un potentiel candidat, une disposition indiquant clairement que nul ne peut, en aucun cas, faire plus de deux mandats à la tête de l’État, il reste cependant les Nigériens ont été si habitués à la violation des lois depuis sept ans qu’ils sont très nombreux à dire qu’ilsn’accordent aucun crédit véritable aux propos de Mahamadou Issoufou. Du reste, dans les discussions de fadas et de salons, certains évoquent ses engagements et ses promesses dans la perspective des élections générales de 2016.
Le 2 août 2015, dans son adresse traditionnelle à la nation, il avait déclaré solennellement ceci : « je mettrai un point d’honneur à contribuer à l’expression libre des suffrages du peuple nigérien et à l’organisation d’élections inclusives. [ ] je ne cautionnerai pas l’organisation d’élections tropicalisées pour ne pas dire truquées. [ ] C’est dire que je considérerai des élections mal organisées comme un échec personnel et je ne serai jamais à la base d’un travestissement de l’expression de la volonté populaire »