Le président nigérien Mahamadou Issoufou, entouré de ses ministres en charge de la promotion du secteur privé, a présidé jeudi à Niamey une réunion de haut niveau avec les hommes d'affaires du pays en vue de les amener à participer au développement socio-économique du Niger par la création d'un Fonds d'investissement, a-t-on appris de source officielle.
"Le Président de la République nous a instruits de réfléchir à la manière dont les hommes d'affaire nigériens, le privé nigérien va apporter sa touche dans le développement socio-économique du Niger, notamment dans le cadre du Plan de développement économique et social du Niger où de grands financements ont été mobilisés en faveur du Niger", a déclaré le président du Dispositif national sur l'amélioration du climat des affaires au Niger, Alma Oumarou, tirant la synthèse de la rencontre à la presse.
Le Niger, rappelle-t-on, avait organisé les 13 et 14 décembre dernier, dans la capitale française, une Table ronde sur le financement de son Plan de développement économique et social (PDES), pour la période 2017-2021. Au cours de cette rencontre, le Niger a reçu de la part de la communauté internationale des annonces de plus de 23 milliards de dollars pour des besoins de financement de 17 milliards de dollars.
Une feuille de route a été adoptée en février dernier qui permettra, selon le gouvernement, de créer les conditions nécessaires à la mobilisation et à la consommation de toutes les ressources annoncées à la Conférence de Paris et des ressources internes prévues dans le cadre de la mise en oeuvre du PDES.
Pour permettre au privé de mieux participer, il a été retenu au cours de la réunion de jeudi le principe de la mise en place d'un instrument de financement à travers un fonds dit "d'Investissement" auquel chacun des opérateurs s'est engagé à participer à concurrence de 500 millions de francs CFA (soit 1 million de dollars), selon Alma Oumarou.
"Ces montants ne sont pas évidemment limitatifs", a-t-il précisé, ajoutant que l'Etat s'était engagé à faire en sorte que toutes les facilités dont bénéficient les autres privés soient aussi accordées à ce fonds. Mais "pour qu'il puisse contribuer au développement économique et social du pays, il faut qu'il soit adossé à des projets concrets", a-t-il fait savoir, précisant que pour le président Issoufou, "les projets concrets pour le Niger, c'est surtout le secteur agro-industriel".
"C'est dans l'industrie, c'est dans l'agriculture que nous avons des avantages comparatifs, des potentialités au plan national", a-t-il indiqué.
Parallèlement, il a souligné que le gouvernement ferait tout pour réduire les coûts de production en développant les moyens de transport, les rails, les routes et "éventuellement en apportant sa touche dans ce fonds".
Il est prévu très prochainement, selon M. Oumarou, des rencontres autour du Premier ministre Brigi Rafini, avec tous les partenaires des huit régions et de la diaspora "pour que ce fonds soit rapidement réuni et que nous passions au travail, c'est-à-dire, que nous participions au développement économique et social du Niger", a-t-il conclu.