La bataille pour la Présidence du Front pour la Démocratie et la République, la plus grande coalition des partis de l’opposition, bât son plein. Elle a profondément divisé les acteurs de l’opposition. Les deux courants antinomiques qui se sont constitués à la suite de la désignation du Leader de l’UDR Tabbat en qualité de Président de la dite instance se livrent une guerre médiatique sur fond d’invectives. Désormais, chaque courant fait valoir ses arguments et sa légitimité. Les partisans d’Amadou Boubacar Cissé et ceux de Mahamane Ousmane ont atteint un point de non retour dans le différend qui les oppose. Cette situation a finalement débouché sur une crise dont la probable conséquence sera la création d’un nouveau front politique. Tout porte en effet à croire à cette hypothèse !
La cause fondamentale de la crise qui secoue le Front pour la Démocratie et la République se résume tout simplement à une divergence sur les différents agendas des partis politiques membres. Les partis dont le poids électoral est significatif entendent mener une farouche croisade contre le régime. Pour ce faire, ils ne lésineront pas sur les moyens et les stratégies pour atteindre leurs fins. Plus crédibles que toutes les formations politiques de la coalition, les partis soutenant Mahamane Ousmane sont décidés à maintenir leur logique de lutte. Il n’est pas question de faire des concessions à des structures politiques qui ne représentent que l’ombre d’eux-mêmes. La conduite à tenir par l’opposition sera le reflet des ambitions des principaux Leaders de l’opposition notamment le Président du Moden-Lumana et celui de Hankuri. Quant à Amadou Boubacar Cissé, en assumant le leadership des partis de l’opposition cela lui confèrerai une certaine visibilité. L’ancien collaborateur du régime sait qu’il doit pleinement s’afficher sur la scène politique afin de crédibiliser son combat. Il n’entend pas jouer un rôle de simple figurant au sein de l’opposition. Il sent que la survie de son parti dépendra de son activisme au sein de l’opposition.
Dans ce conflit qui divise l’opposition, les deux plus grandes formations politiques à savoir le Moden-Lumana et Hankuri continuent de contester le choix porté sur Cissé pour présider aux destinées de l’opposition politique. Malgré les multiples mises en garde adressées aux agitateurs du Front par les partis les plus significatifs du cadre, la grande majorité a porté son dévolu sur le Président de l’UDR Tabbat. Cissé est soutenu par les formations politiques membres du Front de l’Opposition indépendante et celles des partis non-affiliés.
Le 17 octobre dernier, le Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la République a fustigé les agissements de Cissé qui tendent à porter atteinte à la cohésion du cadre. Dans un communiqué de presse publié à cet effet, le FRDDR signe et persiste sur le fait que Mahamane Ousmane demeure le président du Front.
Cependant, intervenant sur les ondes de la Télévision Bonferey Mme Bayard du Front de l’Opposition indépendante a confirmé que l’élection de Cissé est l’expression de la démocratie. Selon elle, le processus d’élection a été fait dans les règles de l’art.
Dans la même logique, un groupe de partis membres a animé un point de presse pour édifier l’opinion publique sur la situation que traverse le cadre. Pour ces partis, il n’est pas question de céder à la pression du clan Mahamane Ousmane. Ils avaient procédé à des élections libres et démocratiques pour designer le Président du Front.
Cette crise que traverse l’opposition portera sans nul doute un coup dur à son combat. Elle est désormais fragilie face à une majorité qui se consolide constamment.