L'ONG Search for Common Ground a animé jeudi 25 octobre matin, au siège de la CNDH, un point de presse relatif aux activités de la 5ème Edition de la journée internationale des détenus dont le thème est : « Quelles perspectives pour les peines alternatives à l'incarcération au Niger et contribuer à la réintégration pacifique des présumés détenus et repentis de Boko Haram dans la région de Diffa ». Ce point de presse a été placé sous le haut patronage du président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), Pr Kalid Ikhiri.
A cette occasion, M. Almoustapha Moussa de la Commission Nationale des Droits Humains a rappelé que la journée internationale des détenus a été consacrée depuis le 30 Août 1955 par l'Organisation des Nations Unies. Elle figure dans l'ensemble des règles minimales pour le traitement des détenus adopté en 1957 par le conseil économique et social dans sa résolution 663-24 et développé par l'Assemblée générale des Nations Unies dans la résolution 45-11 qui renferme les principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus.
« Au Niger, c'est l'ONG ARSFMIN qui a initié la célébration depuis 2013 avec l'appui de son partenaire technique Search for Common Ground et le parrainage du président de la CNDH », a-t-il précisé. M. Almoustapha Moussa a ajouté qu'une série d'activités est prévue sur l'ensemble du territoire national. Il y a entre autres, des activités récréatives et sportives au niveau des établissements pénitentiaires de Kollo et de koutoukalé, une série de visites au niveau des maisons d'arrêts de la région de Tillabery et des chefs-lieux des régions. « Nous souhaitons à l'issue de cette semaine d'activités que nous puissions collecter des données et faire des propositions et des recommandations au gouvernement afin que les autorités de la République du Niger puissent améliorer davantage les conditions de détention au niveau des maisons d'arrêts du Niger », a souligné le représentant de la CNDH.
De son côté, le Secrétaire exécutif national de l'ONG ARSFMIN, M. Soumana Seydou, a précisé que sa structure célèbre cette journée internationale des détenus au Niger depuis 2013 pour mobiliser plusieurs acteurs intervenant dans le milieu carcéral. « Et c'est à travers cette approche qu'on peut donner une réelle capacité de prospection en fournissant des informations permettant de prendre en charge certaines questions liées au milieu carcéral » a-t-il estimé.
Pour sa part, le Représentant Sahel de l'ONG Search for Common Ground, M. Sophien Ben Achour, a félicité le travail de tous les différents partenaires qui organisent cette 5ème journée internationale des détenus. L'importance de la journée, c'est qu'elle permet aux acteurs d'échanger sur les questions liées à la sécurité et au développement des détenus et des centres carcéraux au Niger. « C'est l'opportunité non seulement pour le Niger et pour la communauté internationale de regarder les conditions, les processus et l'appui qu'on peut amener pour les plus vulnérables de notre société » a-t-il dit avant d'évoquer les actions du projet mis en œuvre par l'ONG Search for Common Ground pour soutenir la réinsertion des individus affiliés au groupe Boko Haram (prisonniers et repentis) pour une meilleure stabilité communautaire à Diffa.
« Ce projet de 18 mois vise à soutenir la réinsertion des individus affiliés au groupe Boko Haram, détenus dans la région de Niamey ou regroupés dans le centre de transit de Diffa. Composante essentielle d'un projet ambitieux porté par la Haute autorité pour la Consolidation de la Paix, cette action contribuera à renforcer la résilience des communautés concernées par ce retour, à assurer un engagement inclusif des parties prenantes et à réduire les risques associés à ce processus », a indiqué M. Sophien Ben Achour. Il a ajouté que ce projet vise à contribuer à la réintégration pacifique des prisonniers et présumés de Boko Haram dans la région de Diffa avec pour objectifs d'accompagner le désengagement des individus affiliés au groupe Boko Haram (détenus et repentis), d'accroitre les opportunités socioprofessionnelles pour ces repentis, prisonniers et pour les jeunes issus des communautés d'origine et de
retour, d'engager positivement les communautés de retour par un processus participatif et inclusif afin d'améliorer la compréhension du processus de réinsertion.