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Conférence de presse conjointe Ministre des Finances –Mission FMI : «La croissance devrait passer de 5,2% en 2018 à 6,5% en 2019» selon M. Christoph A. Klinge, chef de la mission du FMI

Publié le mercredi 31 octobre 2018  |  Le Sahel
Conférence
© Autre presse par DR
Conférence de presse de la Mission du Fonds Monétaire International au Niger
Lundi 6 novembre 2017. Niamey. Une conférence de presse au cours de laquelle le chef de la mission, M. Christoph A. Klingen s`est longuement appesanti sur l`état d`exécution du programme
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Au terme d'une mission du Fonds monétaire international (FMI) ayant séjourné dans notre pays, le ministre des Finances, M. Hassoumi Massoudou et le chef de la mission du Fonds Monétaire International (FMI), M. Christoph A. Klinge par ailleurs Chef Division Adjoint Département Afrique ont animé hier matin, une conférence de presse conjointe au ministère des Finances à Niamey. Il s'est agi de conclure la troisième revue du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit (FEC), dans le contexte des reformes économiques engagées par le gouvernement du Niger.
Introduisant la conférence, le ministre Massoudou Hassoumi a souligné d'abord l'importance de cette troisième revue du programme FEC, qui a fait l'objet de la mission de deux semaines effectuée par la délégation du FMI. « Cette revue est importante, en ce qu'elle permet de mesurer et apprécier les résultats de l'année 2018 et aussi de donner les appréciations sur les perspectives, notamment le budget 2019 » a déclaré le ministre des Finances. Un travail intense a été fait, du 17 au 30 octobre 2018, par le ministère des Finances et d'autres ministères et institutions concernés y compris la société civile. « La revue a été complète, elle a évalué l'ensemble de la situation économique du pays », a expliqué M. Massoudou Hassoumi.
Selon le communiqué lu par le Représentant résident de FMI, les autorités nigériennes et l'équipe du FMI ont abouti à un accord de principe pour l'achèvement de la troisième revue du programme appuyé par la FEC et pour l'augmentation de l'accès aux ressources du FMI (19,7 millions de DTS, environ 15,5, milliards de FCFA). Et le Gouvernement du Niger reste fermement engagé à la mise en œuvre des reformes de son Plan de Développement Economique et Social, (PDES 2017-2021), appuyé par l'accord au titre de la FEC. La situation budgétaire demeure dans l'ensemble satisfaisante et le déficit global devrait baisser significativement à 4 ,5% du PIB en 2018. Le projet de budget 2019 prévoit de dégager un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires tout en progressant vers le respect des critères de déficit budgétaire de l'UEMOA.
En ce qui concerne l'agenda des reformes structurelles, l'équipe du FMI salue les efforts continus des autorités dans le cadre de l'amélioration de l'environnement des affaires par le biais de l'inclusion financière et de l'apurement des arriérés de paiement intérieurs. Des mesures prises, récemment pour augmenter la scolarisation, et en particulier celle des jeunes filles, contribueront à réaliser les objectifs nationaux en matière d'égalité des genres. Les reformes en cours de la fonction publique et des administrations publiques aideront à rendre l'action du gouvernement plus efficiente et transparente.
Ensuite le Chef Division Adjoint Département Afrique de FMI, M. Christoph A. Klinge a partagé ses appréciations relativement à la situation économique du Niger. «Dans l'ensemble il y'a des progrès significatifs dans le cadre de la mise en œuvre du programme que nous avons avec le gouvernement nigérien. Nous percevons aussi des perspectives intéressantes, en ce qui concerne un certain nombre des projets qui ont commencé ou qui sont sur le point de commencer » a-t-il déclaré. Pour l'avenir, le chef de la mission du FMI estime qu'il est aussi important de mettre en place d'autres reformes structurelles pouvant contribuer davantage au développement du secteur privé en particulier.
''Le budget 2019 consacre 21% au secteur de l'éducation'' selon le ministre Massoudou Hassoumi
Cependant, relativement à la question des finances publiques, des défis restent à relever. « Il est nécessaire d'assurer l'espace fiscal, pour renforcer la finance publique, fournir des efforts d'amélioration de la qualité des dépenses » a mentionné le ministre Massoudou Hassoumi. Le ministre des Finances a relevé concernant la situation générale que les recettes propres de l'Etat ne couvrent que 60% des dépenses publiques. « C'est un défi énorme » a-t-il reconnu. Et pour y faire face, la mobilisation des recettes, par l'amélioration de l'administration des taxes doit être une réalité. D'autre part, du coté des dépenses publiques l'accent sera mis sur l'exigence de la qualité à travers l'efficience et l'efficacité. «Depuis le début de l'exercice du programme, il y'a de cela deux ans, la question de l'espace budgétaire a toujours suscité beaucoup d'intérêt, en vue créer les conditions du financement des secteurs prioritaires définis dans le programme du Président de la République, Chef de l'Etat » a déclare le ministre Massoudou.
« Concernant le secteur de l'éducation, le budget 2019 lui consacre 21%. La sécurité occupe 14,5% du budget. A propos de la santé, la recommandation de l'OMS prônait 8%, le Niger a dépassé cet objectif en y consacrant près de 10%. Les infrastructures sont prévues à hauteur de 17% et l'agriculture environ 19% » a annoncé le ministre des Finances. M. Massoudou Hassoumi d'ajouter qu'en augmentant les recettes et en maitrisant les dépenses se dégage l'espace budgétaire, source d'investissement. Cela permettra aussi d'éviter l'endettement excessif, de réduire le déficit budgétaire qui oblige souvent l'endettement. « Par conséquent, on doit s'en tenir pour que nos propres ressources puissent nous permettre de financer l'essentiel. Ce sont des investissements structurants que nous faisons, pour aller vers la croissance. L'autre challenge, c'est de rendre inclusive cette croissance, elle doit être partagée pour être au large profit des populations» a-t-il soutenu.
Pour le ministre des Finances, l'une des principales difficultés c'est aussi le secteur informel, représentant 54% du PIB hors PIB rural. Avant 2018 sa contribution au budget était de 0,37%. « Suite aux mesures prises il est amené à hauteur de 1,5% au terme de l'année 2018. Pour 2019, nous escomptons 3% de la part du secteur informel. Ce n'est pas énorme, mais c'est une progression qui s'amorce. Evidemment qu'on ne va pas anticiper. Mais, nous prenons que des dispositions seront prises pour qu'il n'y est pas une envolée des prix », a dit le ministre des finances.
''La croissance économique est plus élevée que nous l'avions pensée'' déclare M. Christoph A. Klinge
Pour M. Klingen, l'économie nigérienne est en train de s'améliorer. « À l'issue du travail que nous venons d'accomplir, ces deux dernières semaines, nous nous sommes rendu compte que la croissance économique est plus élevée que nous l'avions pensée », a confié M. Klingen. Du reste, le communiqué lu par le Représentant résident de FMI au Niger a rapporté que la stabilité macroéconomique reste fermement établie, et la croissance économique est en voie d'accélération, malgré un environnement extérieur difficile. Elle devrait passer de 5,2% en 2018 à 6,5% en 2019, favorisée par une bonne campagne agricole et la mise en chantier de grands projets d'investissement. La croissance s'élèverait à un peu plus de 7% en moyenne sur les cinq prochaines années, soutenue par l'initiative 3N. Le contenu local et les contributions budgétaires de ces projets en constituent les principales retombées bénéfiques pour l'économie locale. L'inflation devrait baisser pour s'établir en-dessous de la norme de l'UEMOA en 2019. « Cette croissance serait en effet soutenue davantage par les grands projets en cours. Notamment, le Millenium Challenge (MCC), le barrage de Kandaji etc. » estime le chef de la mission du FMI.
Il faut noter que cette mission de FMI a, durant son séjour, rencontré le Président Issoufou Mahamadou, le Premier ministre Brigi Rafini et le Ministre des Finances Massoudou Hassoumi. En outre elle s'est entretenue avec la ministre en charge du Plan, le ministre du Pétrole, le ministre Délégué du Budget, le Conseiller Spécial du Président, le Haut Commissaire à l'Initiative 3N, le Directeur National de la BCEAO, d'autres hauts cadres de l'administration et des représentants du secteur privé.

Mahamane Chékaré Ismaël
Abdoul Aziz Moumouni Idrissa
(Stagiaires)
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