L’armée du Niger a détruit cette semaine plusieurs camps de jihadistes présumés au cours d’opérations de "nettoyage" dans le sud-ouest du pays, près de la frontière avec le Burkina Faso, a affirmé samedi le ministre nigérien de l’Intérieur.
"L’Etat major tactique (nigérien) basé à Torodi qui a en charge la
situation à la frontière du Burkina Faso, a déployé des forces importantes qui ont investi avant-hier (jeudi) une petite forêt et tous les camps qui s’y trouvaient sont en train d’être nettoyés", a expliqué Bazoum Mohamed, le ministre nigérien de l’Intérieur devant le Parlement.
La zone de Torodi, dans le sud-ouest de la région de Tillabéri, s’étend le long de la frontière du Burkina où la situation s’est considérablement dégradée ces derniers mois.
Bazoum Mohamed a assuré que les opérations "continuent" contre ces groupes armés "qui viennent du côté du Burkina" et qui "font des prêches" à leur passage "dans certaines localités" nigériennes.
Selon le ministre, une autre offensive nigérienne lancée "il y a dix jours" a permis de chasser de la région de Tillabéri "des terroristes" maliens qui venaient "extorquer" et collecter "la zakat" (aumône légale et troisième des piliers de l’islam) auprès de paysans.
En outre, Il s’est félicité de "l’amélioration" de la "situation
sécuritaire" surtout dans les parties ouest de Tillabéri, souvent théâtres de raids meurtriers de groupes armés maliens.
En octobre 2017, quatre soldats américains et cinq soldats nigériens
avaient été tués dans une attaque terroriste près de Tongo Tongo dans la région de Tillabéri.
Tillabéri fait partie de la région du Litpako Gourma qui est situé à cheval sur les frontières Niger-Burkina-Mali devenu "un sanctuaire de terroristes", selon les autorités de ces pays.
Tillabéri abrite également le Parc du W (Niger-Burkina-Bénin) désormais considéré comme une zone à hauts risques en raison de la menace de groupes islamistes.
Les autorités ont récemment reconduit l’Etat d’urgence en vigueur depuis mars 2017 dans la région.