Le ministre d'Etat nigérien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Bazoum Mohamed, a annoncé samedi devant le Parlement le déploiement de nombreuses forces de sécurité dans l'ouest du pays, frontalier du Mali et du Burkina Faso, en proie aux agissements de djihadistes sur les populations.
En effet, de source parlementaire, l'insécurité dans la région de Tillabéry (extrême-ouest) est de plus en plus préoccupante et se traduit depuis environ deux ans par des assassinats, des vols et des enlèvements de citoyens.
A cela s'ajoute depuis un certain temps un fait nouveau, le prélèvement par des individus assimilés aux djihadistes de la "Zakat" (impôt musulman) sur le cheptel.
Le ministre de la Sécurité publique, tout en confirmant ces informations, a assuré que des mesures ont été prises pour mettre fin à ces pratiques mafieuses et pour sécuriser la zone.
"Vous aurez constaté que la situation s'est améliorée, ces agissements ont même cessé. Depuis une semaine nous n'avons pas eu de cas de cette situation, parce que tout simplement nous avons déployé des forces nombreuses", a-t-il affirmé.
Cette vaste zone à la frontière entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali abrite depuis quelques années plusieurs groupes terroristes proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d'autres mouvements djihadistes, qui mènent des attaques meurtrières de part et d'autre de la frontière commune aux trois pays.
Le chef d'état-major des armées du Niger, le général de corps d'armée Ahmed Mohamed, intervenant lors d'une rencontre des chefs d'état-major des pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) le 26 octobre dernier à Niamey sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme dans la zone, a reconnu que cette région dite des "trois frontières" entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger est "en passe de devenir un sanctuaire de groupes terroristes et criminels", en dépit de tous les efforts que déploient les forces nationales des pays membres de la force conjointe du G5 Sahel.
Pour rappel, la force conjointe G5 Sahel est née de la volonté des chefs d'Etat de ses pays membres de faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et autres terroristes notamment dans les pays riverains du bassin du Lac Tchad, au Mali et dans les Etats voisins.
Cependant, d'énormes difficultés liées à son budget de fonctionnement bloquent encore sa mise en place effective.