Les comités multisectoriels pour la surveillance des décès maternels et riposte (SDMR) des huit régions du Niger sont, depuis le mardi 6 novembre 2018, en conclave à Niamey dans le cadre d’un forum national.
Placé sous le parrainage du Ministère de la Santé publique avec le partenariat de l’UNFPA, les participants aux travaux du forum devront rapporter et analyser durant 3 jours la situation des décès maternels, du niveau départemental à l’échelle nationale, afin de formuler des recommandations pour l’amélioration de la SDMR.
Dans son discours à l’ouverture du forum, le ministre de la Santé publique, Dr. Idi Illiassou Mainassara a d’abord rappelé l’évolution et le contexte de la prévention des décès maternels au Niger. Selon le ministre, notre pays est l’un de ceux qui enregistrent les taux de mortalité maternelle et néo-natals les plus élevés au monde. « L’évaluation des objectifs millénaires pour le développement de décembre 2015, a fait ressortir que le ratio de décès maternels est de 520 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, pour un objectif attendu de 175 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Quant à la mortalité néo-natale, l’enquête démographique et de santé a relevé qu’en 2017, le taux est passé de 24 à 28 pour 1000 naissances vivantes », a-t-il souligné.
Pourtant, précise le ministre, les Objectifs du Développement Durable (2015-2030) recommandent à la communauté internationale de faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au dessous de 70 pour 100 000 et d’éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, respectivement à 12 pour 1000 au plus et à 25 pour 100 au plus. D’après Dr. Idi Illiassou Mainassara, cette situation sur les décès maternels et infantiles est due à trois catégories des facteurs à savoir : le retard dans la reconnaissance des signes de danger de la grossesse au sein de la communauté, et la prise de décision à temps ; le retard pour arriver à la formation sanitaire; et enfin le retard dans l’obtention des soins de qualité une fois au centre de santé.
Cependant, ajoute le ministre des efforts considérables ont été consacrés par les plus hautes autorités de la 7ième République du Niger pour relever les défis qui se posent dans ce sens et réduire la morbidité et la mortalité. C’est ainsi qu’en 2013, une feuille de route a été élaboré, et la Surveillance des décès maternels et la riposte (SDMR) a été institutionnalisée. Depuis lors, la notification des décès maternels est devenue obligatoire, et tout cas institutionnel ou communautaire a l’obligation d’être audité afin de prendre des actions en conséquence. Ainsi, pour assurer la coordination et le suivi de la feuille de route, le plan stratégique a vu le jour, et les Comités multisectoriels pour la surveillance des décès maternels ont été mis en place. Ce système a permis de 2016 à 2018, la notification de 2704 décès maternels dont 1122 audités, soit 41,49. Sur cet élan de perspectives, on note le renforcement des capacités en ressources humaines, en moyens matériels et logistiques des cases, districts et centres de santé ainsi que la création récente des deux hôpitaux de référence à Niamey et à Maradi.
Par ailleurs, le ministre de la santé publique a remercié l’ensemble des acteurs qui contribuent pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, notamment les partenaires financiers et techniques au premier rang desquels l’UNFPA.