L’ancien ministre d’Etat en charge des mines puis des transports, Omar Hamidou Tchiana, fait de nouveau parler de lui. Dans des tweets qu’il a posté ce mercredi 7 novembre, le président du parti AMEN Amine, a presque mis les pieds dans le plat en rappelant aux nigériens de mauvais souvenirs qu’ils vivent presque quotidiennement.
Racontant ses mésaventures à l’occasion d’un déplacement à l’intérieur du pays qu’il a effectué le weekend dernier, Ladan Tchiana a estimé nécessaire d’interpeller le chef du gouvernement sur certains projets d’infrastructures annoncés en grande pompe alors qu’il était à la manœuvre, mais qui depuis sont restés lettre morte. « Agades Tahoua- 420 kms, 11h de route, 02 roues éclatées. M. Brigi Rafini doit dire au peuple nigérien où sont passés les 100 millions d’AREVA pour la réhabilitation de la route Tahoua-Arlit dans le cadre de l’Accord de partenariat stratégique signé en 2014 », a tweeté dans un premier temps l’ancien ministre. Puis dans un autre post publié quelques minutes plus tard, il a également raconté son calvaire sur la route Zinder-Tanout : « Zinder-Tanout 150 kms, 6h de Route Zinder-Tanout-Agades 450 kms, 10h de Route. En résumé, à quoi sert le pétrole de SORAZ pour Zinder et l’Uranium pour Agadès. Le développement local doit être une priorité des exploitations de ressources naturelles ».
Coup de com’ d’un opposant
Un coup de com, de toute évidence, qui a d’abord fait jaser la toile, et par la suite, provoquer tout un débat. Passé la surprise de cette découverte par Ladan Tchiana d’un calvaire que viventd les voyageurs nigériens sur ces tronçons depuis des années, il y a quelque chose d’ironique dans les publications de Ladan Tchiana et que les premiers commentaires n’ont pas d’ailleurs tardé à le lui signifier. C’est le cas notamment de l’état de « la route de l’uranium ». Le fait est que, c’est au temps où Omar Hamidou était ministre d’Etat en charge des mines, que le fameux Accord de partenariat stratégique (APS) a été signé avec AREVA. Un deal qui n’a jamais et jusque-là été rendu public, mais dont on connait quelques détails notamment la contribution de la multinationale française pour le projet de développement de l’Irhazer ainsi que pour la réhabilitation de la RTA, en plus on se rappelle, de l’achat du Mont Greboun. Mieux encore, Ladan Tchiana a été par la suite nommé à la tête du ministère des Transports, son dernier poste avant son éviction, il y a quelques mois, du gouvernement. En somme, s’il y a bien quelqu’un qui pourrait donner des détails par rapport aux 100 millions d’AREVA, ou l’état de certaines routes du pays, on ne pourrait trouver mieux que Tchiana. Le problème de la RTA tout comme celui de Zinder-Tahoua, ne date pas d’aujourd’hui, et le financement auquel il se réfère, a été obtenu alors qu’il était aux affaires. « Je n’assume aucune part de responsabilité dans cette affaire de la RTA. J’ai fait mon devoir, que les autres fassent les leurs », a répliqué l’ex ministre d’Etat qui souligne avoir, « fait sa part de travail en obtenant d’Areva le financement ». Dur retour à la réalité pour le désormais opposant, qui vient de vivre le calvaire que les nigériens vivent depuis des années ! A présent que Ladan Tchiana semble avoir véritablement retrouvé « son franc parler », on s’attend qu’il évoque tous les autres dossiers qui ont fait quand il était aux affaires. Surtout s’il n’a aucune responsabilité et rien à cacher. Il l’a en tout cas promis : à chaque fois qu’il constaterait « quelque chose d’anormal », il s’est engagé à interpeller le premier ministre, « responsable de la coordination et de l’animation de l’action gouvernementale ». En attendant donc les prochains tweets de Ladan Tchiana…