Il y a de cela un siècle que la raison triompha sur la guerre avec la signature historique le 11 novembre 1914 par les belligérants, de l'armistice marquant ainsi la fin du premier conflit mondial. A Niamey, la commémoration du centenaire de l'armistice a eu lieu hier à la place du monument (Sis en face de l'ex petit marché) dédié aux Morts de cette horrible guerre. La cérémonie commémorative a été co-présidée par l'Ambassadeur de la France au Niger, S.E Marcel Escure et le ministre de la Défense Nationale, M. Kalla Moutari en présence du Chef d'Etat-major général des Armées, le Général de Corps d'Armée Ahmed Mohamed ; des autorités régionales ; des anciens combattants du Niger ; du président de l'association des Chefs traditionnels du Niger le Sultan de Dosso Djermakoye Mai-Danda Seydou ; du corps diplomatique ; des officiers supérieurs nigériens et français ainsi que des élèves du prytanée militaire et du lycée La Fontaine.
La célébration du centenaire de l'armistice été marquée par l'observation d'une minute de silence à la mémoire des 18 millions de victimes de cette guerre ; l'exécution des hymnes nationaux du Niger et de la France par les élèves du prytanée militaire et du lycée La Fontaine ainsi que des hommages rendus par les élèves aux victimes, à travers des poèmes décrivant le champ de bataille ; l'horreur ; la tristesse et le chagrin des familles des victimes de cette guerre mondiale. Bref, les hommages lus par ces élèves sont très émouvants tant sur l'intonation que sur le contenu qui évoque l'ampleur de la violence du conflit. L'ambassadeur de France au Niger, S.E Marcel Escure et le ministre de la Défense Nationale, M. Kalla Moutari ont déposé chacun une gerbe de fleur à la mémoire des soldats tombés sur le champ de bataille au cours de cette terrible guerre.
Ensuite, le Colonel Catteau a lu le message du Président du français Emmanuel Macron qui décrit le champ de bataille avant d'évoquer le grand soulagement de son pays après la signature de l'armistice qui sonna la fin des combats fratricides d'un conflit meurtrier. «Un siècle que l'armistice du 11 novembre 1914 est venu mettre un terme aux combats fratricides de la première guerre mondiale. A cet affrontement interminable nation contre nation, peuple contre peuple. Avec ses tranchées pleines de boue, et de larmes. Ses orages de feu et d'acier qui grondaient par tous les temps et déchiraient les ciels les plus calmes. Ses champs de bataille éventrés et la mort omniprésente. Le 11 novembre 1918, un grand soupir de soulagement traverse la France. Depuis Compiègne où l'Armistice a été signé à l'aube, il se propage jusqu'aux champs de bataille. Enfin, après quatre interminables années de bruit et de fureur, de nuit et de terreur, les armes se taisent sur le front occidental » souligne le message.
Par ailleurs, le même message rappelle qu'on constate le gâchis et on éprouve d'autant plus le deuil. « Nous sommes réunis dans nos communes, devant nos monuments aux morts, pour rendre hommage et dire notre reconnaissance à tous ceux qui nous ont défendu hier mais aussi à ceux qui nous défendent aujourd'hui, jusqu'au sacrifice de leur vie. Nous nous souvenons de nos poilus, morts pour la France. De nos civils, dont beaucoup ont aussi perdu la vie. De nos soldats marqués à jamais dans leur chair et dans leur esprit. De nos villages détruits, de nos villes dévastées. Nous nous souvenons aussi de la souffrance et de l'honneur de tous ceux qui ont quitté leur terre et sont venus d'Afrique, du Pacifique et d'Amérique sur ce sol de France qu'ils n'avaient jamais vu et qu'ils ont pourtant vaillamment défendu. Nous nous souvenons de la souffrance et de l'honneur des dix millions de combattants de tous les pays qui ont été envoyés dans ces combats terribles. Nous sommes aussi unis en ce jour dans la conscience de notre histoire et dans le refus de sa répétition. Car le siècle qui nous sépare des terribles sacrifices des femmes et des hommes de 14-18 nous a appris la grande précarité de là Paix. Nous savons avec quelle force, les nationalismes, le totalitarisme, peuvent emporter les démocraties et mettre en péril l'idée même de civilisation. Vigilance ! Tel est le sentiment que doit nous inspirer le souvenir de l'effroyable hécatombe de la Grand Guerre », souligne le message du président Macron.