Le dernier rapport du secrétaire général du Conseil de sécurité de l'ONU sur le G5 Sahel a été rendu mardi soir. Une vingtaine de pages qui font le point sur la mise en place de la force conjointe qui regroupe des troupes mauritaniennes, maliennes, burkinabè et tchadiennes. Cette force censée lutter contre le terrorisme dans le Sahel devait être opérationnelle cette année, mais d'après le rapport, on est encore loin du compte.
Premier obstacle à surmonter : le financement. Une conférence de bailleurs organisée en février dernier à Bruxelles avait obtenu 413 millions d'euros de promesses de dons pour la première année de la force. D'après le rapport de l'ONU, à l'heure actuelle moins de la moitié de ces fonds ont été décaissés.
Autre problème, directement lié au premier : le manque de matériel, notamment de protection contre les mines artisanales. La force conjointe attend toujours un certain nombre de véhicules blindés.
Difficultés à identifier les besoins, lenteurs des appels d'offres, retard des décaissements, autant de contraintes qui ralentissent l'équipement de la force. « Des difficultés déjà identifiées dès le premier trimestre 2018 », confirme une source militaire française dans la zone.
En parallèle, alors qu'elle peine à organiser sa montée en puissance, la force conjointe est harcelée par les attaques jihadistes. Celle du 28 juin dernier a notamment anéanti le QG de Sévaré au centre du Mali.
Pour toutes ces raisons, le G5 a dû reporter deux fois la date limite de réalisation de sa pleine capacité opérationnelle. Le nouveau calendrier n'a toujours pas été défini.