Révélé par la presse trois jours avant sa publication officielle, le rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, dirigé par Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, détaille très concrètement la méthode, le planning et les œuvres concernées par la restitution. Décryptage.
C’est un texte épais (232 pages), pointu, radical, et qui fait déjà frémir le milieu de l’art français. Censé être rendu public vendredi 23 novembre, le rapport « sur la restitution du patrimoine africain », commandé par Emmanuel Macron à l’historienne d’art Bénédicte Savoy et à l’intellectuel sénégalais Felwine Sarr, a fuité dès mardi dans la presse française. L’hebdomadaire Le Point parle d’un texte « explosif ». Le quotidien Libération fait sa couverture sur « L’heure du retour » des œuvres spoliées, tandis que Le Monde Afrique analyse le « défi historique » de la restitution.
Le rapport a été rendu presque un an jour pour jour après la promesse historique faite par le président français le 28 novembre 2017 à Ouagadougou. Devant des centaines d’étudiants, sous l’œil approbateur de son homologue Roch Marc Christian Kaboré, Macron avait enthousiasmé son auditoire en déclarant : « Je veux que d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique. » Beaucoup d’experts et de galeristes, à Paris, parlaient alors d’une promesse intenable.... suite de l'article sur Jeune Afrique