L'obligation du port de la ceinture de sécurité et du casque, jugée à ses débuts coercitive par une partie de la population de la capitale, est aujourd'hui vivement saluée pour sa contribution à la diminution conséquente du nombre de victimes d'accidents de circulation et des hospitalisations pour traumatisme crânien, de l'avis unanime des autorités et des personnels hospitaliers.
Face à la recrudescence des accidents de la circulation, les autorités de la ville de Niamey avaient imposé depuis le 1er octobre dernier le port de la ceinture de sécurité pour les automobilistes et du casque pour les cyclomoteurs, vélomoteurs et motocyclistes.
Pour rappel, selon les statistiques du ministère des Transports, au moins 800 personnes perdent la vie chaque année au Niger dans des accidents de la circulation, en faisant l'un des pays en Afrique où la mortalité routière est la plus élevée.
Cette intensification constatée au fil des ans en a fait un véritable fléau national, les nombreuses pertes en vies humaines s'ajoutant à leurs conséquences négatives au plan social et économique, déplorait le ministre nigérien des Transport, Mamadou Karidio, à l'occasion de la célébration le 18 novembre dernier de la Journée africaine de la sécurité routière couplée à la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route.
Ces accidents sont essentiellement causés, selon les autorités, par l'imprudence, l'inattention, l'intolérance des conducteurs, la non-maîtrise du véhicule, le non respect de la priorité, les excès de vitesse, la surcharge des véhicules, la fatigue et la somnolence des conducteurs, l'usage du téléphone au volant, le mauvais état de la route, et concernent principalement la population dont l'âge est compris entre 20 et 39 ans, avec plus de 67% des victimes.
Près de deux mois après l'entrée en vigueur de la mesure rendant obligatoire le port de la ceinture et du casque, Guémo Ado, chef du service des urgences de l'Hôpital national de Niamey (HNN), a indiqué dans une interview accordée à une chaîne privée nigérienne que le flux des accidentés de la circulation et des traumatisés crâniens avait nettement diminué au niveau de la formation sanitaire centrale de la capitale.
A titre de comparaison, pendant tout le mois d'octobre passé, seules quelques 356 victimes d'accidents de la voie publique ont été hospitalisés pour 24 cas de traumatismes crâniens dont 4 graves, contre au moins 748 cas avec 67 patients souffrant de traumatismes crâniens dont 23 cas graves en septembre dernier, le mois précédant l'adoption de la mesure, selon les statistiques de la direction de l'HNN citées par le quotidien national Le Sahel.
Selon M. Ado, "il y a des jours où on ne reçoit pratiquement pas de malades aux urgences en rapport avec un traumatisme dû à un accident de la voie publique, alors qu'avant le service des urgences de l'hôpital était bondé ; on était débordé avec des fois des malades couchés à même le sol".
Il estime que cette mesure, considérée comme contraignante au début de son application par une frange de la population, est au contraire à saluer, et encourage les autorités à persévérer dans ce sens pour le bien-être de la population.
Intervenant sur la télévision publique nigérienne, Moctar Mamoudou, président de la délégation spéciale de la ville de Niamey (maire central), a assuré que les autorités resteraient fermes dans l'application de ces dispositions qui existent depuis 2014 déjà, et que tous les moyens nécessaires seront déployés pour qu'elles soient respectées dans la durée.
En effet, nombre de citoyens regrettent que la détermination dont ont fait preuve les agents de sécurité les premiers jours de l'entrée en vigueur de la décision s'estompe peu à peu, constatant par conséquent le retour de l'indiscipline chez certains usagers.