L'Union européenne a annoncé vendredi avoir accordé au Niger une aide d'urgence de 394 millions de francs CFA, soit plus de 680.000 dollars, pour lutter contre l'épidémie de choléra qui sévit depuis plus de cinq mois dans plusieurs régions du pays.
Déclarée officiellement en juillet dernier dans le district sanitaire de Madarounfa, situé dans la région de Maradi (centre-sud), l'épidémie s'est étendue par la suite aux régions de Dosso (ouest), Tahoua (centre) et Zinder (est). Elle a fait 76 morts sur 3.812 cas en date de la mi-novembre, selon un bilan officiel.
Sur ce montant, 180,4 millions de FCFA iront au centre de traitement du choléra de Maradi pour la prise en charge médicale des malades grâce à l'ONG Alima qui y assure un traitement médical gratuit.
Par ailleurs, 114,5 millions de FCFA seront affectés à l'UNICEF pour assurer le traitement de l'eau pour plus de 8.000 familles et une mobilisation sociale avec des relais communautaires pour plus de 56.000 personnes.
Le financement via l'UNICEF servira également à promouvoir de bonnes pratiques d'hygiène dans 100 écoles, ainsi qu'à renforcer les barrières sanitaires dans 20 centres de santé et centres de traitement du choléra, a précisé l'UE dans un communiqué.
Cette aide d'urgence a pour objectif de "sauver des vies, d'éviter et de soulager la souffrance humaine et de préserver l'intégrité et la dignité humaine des personnes affectées par les catastrophes de cause naturelle ou humaine", a-t-elle indiqué, soulignant que son aide aux populations du Niger s'élève entre 2012 et 2018 à plus de 212,5 milliards de FCFA (près de 370 millions de dollars).
Pour rappel, le choléra est une maladie bactérienne provoquant des graves diarrhées et qui se transmet par de l'eau ou des aliments souillés. Il est apparu pour la première fois au Niger en 1971. Depuis 1990, la tendance générale montre une augmentation annuelle de la fréquence et de la taille des épidémies. Entre 1994 et 2016, la surveillance épidémiologique a rapporté 23.740 cas avec 1.064 décès, soit un taux de létalité élevé de 4,5%, selon les statistiques officielles.
En ce qui concerne l'épisode actuel, le ministre nigérien de la Santé, Idi Illiassou Maïnassara, pense qu'il "s'agit d'une épidémie importée, parce que près que 90% des cas viennent du grand voisin, le Nigeria".