Le Premier ministre nigérien Brigi Rafini a procédé samedi à Malbaza, dans la région de Tahoua (centre-sud), à l’inauguration de la première centrale solaire du pays, fruit de la coopération avec l’Inde, qui vient accroître la production nationale d’électricité, a constaté Xinhua sur place.
D’une capacité de 7 mégawatts avec 21.000 panneaux solaires pour un coût global de 24,7 millions de dollars, cette centrale solaire va fournir de l’énergie à plus de 30.000 foyers repartis dans trois départements (Madaoua, Malbaza et Konni).
Selon la ministre nigérienne de l’Energie, Amina Moumouni, avec l’intégration de cette centrale solaire au réseau de la Société nigérienne d’Electricité (Nigelec), le Niger inaugure l’entrée dans son mix énergétique de la production solaire, et lance le démarrage du développement de centrales solaires dans le pays et le déploiement de l’accès des populations rurales à l’électricité solaire.
"Nous rentrons de plain-pied dans la modernisation économique, et notre indépendance énergétique n’est plus un rêve", s’est réjoui le chef du gouvernement, soulignant que cette première expérience allait être poursuivie avec l’assistance des partenaires du Niger.
En effet, malgré les importantes potentialités énergétiques dont regorge le pays (uranium, charbon minéral, énergie solaire et hydroélectricité avec le fleuve Niger), le taux d’accès à l’électricité y était de 12,22% en 2017, avec une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur, selon les statistiques officielles.
La production nationale, qui comprend les achats auprès de la Société nigérienne de Charbon (Sonichar) et l’énergie produite dans les centrales de la Nigelec ainsi que la contribution de la centrale diesel Goroubanda depuis 2017, était estimée en 2017 à 364 gigawatts, pour une consommation nationale qui s’élève à 1.244 gigawatts, indiquait Mme Moumouni en novembre dernier devant les parlementaires.
Dans l’optique de fournir aux Nigériens de l’électricité dans des conditions fiables et à un prix abordable dans le respect de l’environnement, la ministre a indiqué qu’il était envisagé, après la mise en service de la centrale de Malbaza, la construction prochaine d’une centrale solaire photovoltaïque d’une puissance de 20 mégawatts près de Niamey, sur financement conjoint de l’Agence française de Développement (AFD) et de l’Union européenne (UE) pour plus de 60 millions d’euros (68 millions de dollars).
A cela s’ajoutent la réalisation d’une centrale hybride de 19 mégawatts, prévue 2019 à Agadez (nord) ainsi que d’autres centrales solaires envisagées en production indépendante autour de la capitale et à l’intérieur du pays, a annoncé la ministre.