Le Parlement nigérien a adopté vendredi la loi de finances pour l'année 2019, déterminant le budget général de l'Etat, arrêté en recettes et en dépenses à 2.051 milliards de francs CFA (3,552 milliards de dollars), contre 1.972 milliards de francs CFA (3,4 milliards de dollars) en 2018.
Le budget 2019 connaît ainsi une augmentation de 78,79 milliards de FCFA (136,5 millions de dollars), correspondant à 4% en valeur relative.
Il a été adopté par 129 voix pour, 33 contre (celles de l'opposition), et 2 abstentions.
Pour ses ressources, il est attendu quelque 1.582 milliards de francs CFA (2,7 milliards de dollars) de recettes budgétaires de l'Etat, tandis qu'il est consacré 1.834 milliards de francs CFA (3,178 milliards de dollars) aux dépenses générales.
La répartition consacre 7,67% aux institutions de la République, 14,39% au domaine de la sécurité, le développement rural et la sécurité alimentaire reçoivent 16,92%, l'éducation nationale 20,49%, la santé 10,16%, tandis que 16,98% vont au secteur des infrastructures.
Selon le gouvernement, ce budget "est intervenu dans un contexte marqué par des perspectives favorables pour notre économie, la mise en œuvre de plusieurs réformes notamment dans les domaines des finances publiques dont celles relatives au budget-programme, mais également par des préoccupations majeures marquées par la persistance des menaces sécuritaires, la baisse des prix des matières premières, le changement climatique et une démographie galopante".
Intervenant après son adoption, le ministre des Finances a indiqué aux parlementaires qu'"en votant cette loi des finances, (ils venaient) de donner au gouvernement un instrument lui permettant de mener sa politique et de poursuivre ses chantiers. Ce budget permet aussi de poursuivre un niveau d'investissement très élevé pour lequel plus de la moitié du budget est affectée. Nous poursuivons également le renforcement du service public, la sécurisation de notre pays, et enfin ce budget permet de faire face au choc climatique".
Pour l'opposition, cette loi de finances accroît davantage la pression fiscale sur les contribuables nigériens les plus vulnérables, et consacre la part belle au financement de grands travaux sans impact réel sur les secteurs sociaux de base.