Niamey - Le Niger appartient au groupe des pays à risque modéré, toutefois les risques de détérioration de leur dette restent important, a averti La responsable des opérations de la Banque Mondiale au Niger Joëlle Dehasse, en présentant le rapport 2018 de son institution, lundi 10 décembre à Niamey.
La dette au Niger dont l’encours est de 1985,9 milliards de FCFA en 2017 représente 44% du PIB en 2017, a détaillé la responsable de la BM.
Les facteurs de dette Publique au Niger sont liés aux importants déficits consécutifs à la chute des prix du pétrole qui ont accentué la pression sur la dette publique, a-t-elle justifié, notant ‘’en absence de réserves budgétaires suffisantes, le déficit primaire du Niger a représenté en moyenne au cours des quatre dernières années plus de 5% du PIB, et ce déficit a considérablement augmenté les besoins d’emprunt et l’accumulation de dette publique’’.
De plus, le Niger a enregistré d’important déficit du compte supérieur à 15% en moyenne depuis 2010, accroissant encore ses besoins de financement extérieur, a précisé Mme Dehasse, relevant que la composition de la dette extérieure publique au Niger a évolué : la part de la dette multilatérale a diminué tandis que la part de l’endettement de marché et des nouveaux créanciers bilatéraux a augmenté, accroissant le coût et le risque de la dette publique.
Elle a fait observer que le Niger a connu une évolution similaire, avec une augmentation des créanciers non membre du club de Paris.
La dette intérieure a été un facteur clé de l’endettement public au Niger. Sur une période de quatre ans, la dette en monnaie nationale a augmenté de près de 10 pourcentage, principalement en raison d’émission de titre sur le marché régional, mais aussi à cause de la dette de la Banque centrale. Malgré les effets d’une demande plus forte sur le marché régional sur les modalités et condition de la dette intérieur, les échéances ont tendance à ce raccourcir et les taux d’intérêt sont plus élevés par rapport à la dette multilatérale extérieure. Cela affecte à son tour les indicateurs de coûts et de risque associés à la dette publique, y compris par exemple, une durée d’arrivée à échéance à court terme. Il est donc essentiel de mettre en place de bonne pratique de gestion de la dette, y compris des stratégies de gestion de la dette et des plans d’emprunt. En croire la responsable de la BM, au Niger, la gestion de la dette reste toujours minée par de faibles capacités, bien que des efforts soient déployés pour améliorer le cadre de gestion. La Direction de la dette effectue des analyses de soutenabilité de la dette intérieure et extérieure deux fois par an.
Pour gérer la gestion efficacement les risque découlant de l’augmentation de la dette publique intérieure, il convient de fournir des efforts supplémentaires pour augmenter la capacité de gestion de dette, et assurer un contrôle et une gestion des coûts et des risques, a argumenté la responsable de la BM.
Au niveau du continent, ‘’les vulnérabilités des dettes publiques des pays d’Afrique subsaharienne ont augmenté. Près de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne couvert par le cadre de viabilité des dettes des pays à faible revenu présentaient à la fin de l’exercice 2018 un risque élevé de surendettement extérieur’’, affirme le rapport de la BM.
Pour améliorer les perspectives de soutenabilité de la dette de ces pays, il convient donc de poursuivre l’apurement des arriérés, la mise en œuvre de politique budgétaire saine et l’amélioration de la gestion de la dette, est-il suggéré.
ISA/ADA/MHM/CA/ANP- 0068 Décembre 2018